La Société de l'histoire de l'art français apporte sa contribution aux travaux de l'Année Napoléon sous la forme d'un volume consacré aux arts napoléoniens. Comme le veut la collection, il s'agit surtout de publication commentée de documents d'archives. Chacun des vingt-cinq chapitres, confiés à un érudit différent, apporte un ou plusieurs documents inédits : textes manuscrits ou projets d'architecture ou de décoration conservés dans des dépôts publics ou des collections privées.
L'ouvrage est divisé en trois parties : Paris, les domaines impériaux, la province et l'étranger. Cette dernière partie est un peu sacrifiée. Les domaines impériaux (Versailles, Saint-Cloud, Fontainebleau, La Malmaison) ont donné lieu à de très intéressantes contributions. Paris est, de loin, la partie la plus importante ; on y trouve des études sur les embellissements apportés à la capitale par l'empereur ou projetés par lui, certains de ces monuments ont disparu : Palais de la Légion d'honneur, Château de Saint-Cloud, victimes de l'Année terrible, les documents apportés sur leur décoration n'en sont que plus importants. Napoléon a vraiment laissé sa marque sur tout l'art de son époque, ceux dits « mineurs » ne sont pas négligés, mobilier, tapisserie, dessins pour la « Flore d'Egypte », nécessaire de campagne de l'empereur nous prouvent que l'art napoléonien s'est étendu dans tous les domaines.
Les références des documents d'archives publiés indiquent clairement des sources possibles à explorer pour toute étude sur l'art napoléonien. L'illustration, très riche, nous montre de nombreux projets d'architecture et de décoration, réalisés ou non. Elle contribue à faire de cet ouvrage une étude dont on ne pourra se passer pour tout travail sur l'art napoléonien et qui a sa place dans toutes les bibliothèques.