Quelle type de classification la plus appropriée pour un petit centre de ressource?

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Question

Bonjour,
j'effectue un stage dans un C.F.A (Centre de Formation des Apprentis) au sein de leur centre de ressources et de documentation qui doit être entièrement restructuré. Aucun documentaliste n'y était en poste depuis plus d'un an, les ouvrages sont très mal répertoriés et il n'y a donc aucune classification concrète. Le centre est relativement petit et ne met à la disposition des apprentis qu'environ 500 ouvrages (Manuels, livres et magazines confondus). A partir de ce point, je me posais la question du type de classification qui serait le plus approprié; j'ai bien évidemment pensé à la classification Dewey mais elle me semble trop "complexe" et détaillée pour le peu d'ouvrages que nous avons. La classification décimale universelle me paraît bien, mais elle n'est apparemment pas utilisée dans les bibliothèques, mais plus dans les lycées. Dans quelle catégorie puis-je "ranger" le centre de ressources d'un CFA (bibliothèque ou CDI?) et, à partir de là, quelle type de classification pourrais-je appliquer et mettre en place?
Merci de bien m'éclairer sur ces deux points
Cordialement

Réponse

Date de la réponse :  24/04/2019

Dans le cadre d'un stage dans le centre de documentation d'un CFA qui compte environ 500 documents (manuels, livres et revues confondus), vous souhaitez proposer un plan de classement des documents adapté à la taille des collections et facilement compréhensible pour les utilisateurs. Vous souhaitez également savoir si le centre de documentation d'un CFA peut être rangé dans la même catégorie qu'un CDI d'un établissement de l'enseignement secondaire.

 

 
CDI ou Bibliothèque ?

 

Si la circulaire n° 2017-051 du 28-3-2017 fixant les missions des professeurs-documentalistes ne cite pas les centres de formation des apprentis parmi les lieux d'exercice de cette profession, l'objectif d'un centre de documentation au sein d'un établissement scolaire ou  au sein d'un établissement de formation professionnelle est selon nous similaire. En effet, comme l'indique la circulaire citée plus haut, le CDI est un "lieu de formation, de lecture, de culture et d'accès à l'information. [Les professeurs documentalistes] forment tous les élèves à l'information documentation et contribuent à leur formation en matière d'éducation aux médias et à l'information."

Par ailleurs, il arrive que certains CFA partagent avec un lycée le même CDI (par exemple le lycée-CFA Gustave Eiffel de Cernay, ou le CDI du lycée et CFA Lavoisier à Brive la Gaillarde).

 

Cotation et plan de classement
 

Vous êtes à la recherche d'une classification et d'un plan de classement adaptés à la taille modeste de votre centre de documentation.
Nous vous invitons pour y réfléchir à consulter une page du site Savoirs-CDI dans la rubrique traitement documentaire consacrée à la cotation. Vous y trouverez de nombreux conseils pour coter votre fonds. Voici notamment quelques passages qui pourront vous intéresser :

Choisir son outil : Dewey ou CDU ?

Paragraphe rédigé d'après le message d'Aude Pascoet (LP Carhaix, 29) sur la liste CDI-DOC

"De façon générale la Dewey est particulièrement adaptée pour les bibliothèques en accès libre (la majorité désormais) car son système de classement est plus simple (pas de (), ni de "" etc.), elle est en outre plus régulièrement mise à jour que la CDU (qui d'ailleurs a été construite d'après la Dewey). Son inconvénient majeur mais qui tente à disparaître un peu à chaque mise à jour est son côté anglo-saxon de la fin du 19ème siècle.

Effectivement la CDU permet de traduire des finesses dans la cote grâce aux / et : (on pratique alors plus un exercice d'indexation que de cotation) mais on est souvent obligé d'écourter les indices pour le classement, d'où quel intérêt ? La CDU a été imaginée pour être universelle  et pour la documentation, mais à l'heure des thésauri et de l'interrogation en langage naturel, on n'en a plus besoin, il vaut donc mieux adopter une classification réellement conçue pour le rangement en rayon donc la Dewey.

L'ancienne Direction des bibliothèques et de la lecture publique pour les bibliothèques centrales de prêts et les bibliothèques municipales a recommandé la Dewey dans les années 80. En 1988, un texte officiel en recommande l'utilisation en bibliothèque universitaire. La bibliothèque de France a choisi également la Dewey.

[...]

On cote pour un public

Des cotes longues pour qui ?

On cote pour son public, il faut donc adapter sa pratique. Une cote longue peut effectivement être juste sur le plan théorique mais totalement « impraticable » pour un élève.
De façon générale, il vaut mieux éviter d’excéder 3 ou 4 chiffres en collège. Avec un fonds de lycée, en cas d’existence d’un fonds spécialisé, on peut aller au-delà, mais il faut veiller à ne pas trop disperser le fonds entre des cotes trop nombreuses.
Pour le cas du rayon histoire où on se trouve dans une configuration de cote longue, il est possible de panacher des cotes courtes et une signalétique indiquant la période sur la tranche des étagères. Ainsi les élèves pourront chercher en histoire selon la période (Préhistoire, Moyen Age, Renaissance...).
Il est bien évident qu’à l’école primaire, il est absolument inutile de dépasser 3 chiffres.

Notez qu'il est tout à fait possible d'adapter une classification à votre guise en fonction de vos besoins et de la spécificité de votre établissement. L'important est de documenter votre démarche en élaborant un manuel de cotation simple qui pourra être pris en main par vos éventuels successeurs.
A ce sujet, nous vous recommandons la lecture du manuel de Bertrand Calenge intitulé Mettre en oeuvre un plan de classement et plus particulièrement le chapitre 1 de la partie II  "Principes de constitution d'un manuel de cotation" intitulé "Élaborer et maintenir un manuel de cotation."
Source : Mettre en oeuvre un plan de classement. Sous la dir. de Bertrand Calenge. Presses de l'Enssib, 2009.

 

Par ailleurs, n'hésitez pas à vous inspirer d'autres CDI autour de vous. Parmi les exemples de CDI que nous citions plus haut, celui du CDI du lycée professionnel CFA Lavoisier est intéressant, car vous trouverez dans la rubrique "en butinant du CDI" (menu de gauche) un  aperçu du cadre de classement des documents.
Vous pourriez également interroger Mme Bonsergent,  la documentaliste du CDI du MFR-CFA La Pommeraye sur son système de cotation car elle est en charge d'un centre qui semble proche du vôtre en termes de nombre de documents.

 

Vous pourriez aussi solliciter l'aide d'autres professeurs documentalistes à travers la liste de diffusion enseignants-documentalistes sur Renater - Le Réseau National de télécommunications pour la Technologie l'Enseignement et la Recherche. D'après ce que l'on peut lire sur la page d'accueil, cette liste pourrait aborder des sujets qui correspondent à votre besoin d'information et semble ouverte à des personnes de votre profil : "La liste regroupe les enseignants-documentalistes (E-Doc) exerçant dans les établissements d'enseignement dépendant du Ministère de l'Éducation nationale, du Ministère de l'Agriculture et dans les établissements privés sous contrat. Elle s'adresse également à leurs différents partenaires à l'intérieur et à l'extérieur des établissements scolaires (équipe éducative, bibliothécaires) ainsi qu'à toutes les personnes intéressées par le métier de professeur-documentaliste ou par la réflexion sur les finalités du CDI, Centre de documentation et d'information."

 

Pour aller plus loin :