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    Introduction

    Par J. Gascuel

    Où en est la collaboration entre les bibliothécaires de divers types de bibliothèques ? Les résultats de l'enquête analysés par Mme Richter semblent indiquer que les idées ne sont pas encore très claires sur les besoins, les possibilités, les priorités. Peut-être est-ce la raison pour laquelle il y a eu peu de débats au cours de la journée du 23, chacun hésitant à se prononcer.

    Ce que nous voudrions en tous cas souligner c'est à quel point il est apparu que la collaboration ne pouvait pas être le moyen de gérer la pénurie. Tout d'abord pour collaborer efficacement, il faut que les bibliothécaires aient du temps, aient le temps de prendre un certain recul par rapport à leurs tâches quotidiennes ; il faut qu'ils aient une formation initiale suffisante et des moyens de formation permanente, pour pouvoir améliorer la qualité des services rendus aux usagers : on n'improvise pas un catalogue collectif sans un respect très strict des règles de catalogage ; on ne réalise pas une exposition, ou une vente de livres sans un long travail de préparation et une organisation rigoureuse...

    Certains ressentent les structures actuelles comme un frein aux expériences de collaboration et réclament une plus grande souplesse des règles administratives : il faudrait, par exemple, des actions de recyclage dont puissent bénéficier toutes les catégories de personnel, quelles que soient leurs fonctions et les autorités dont elles dépendent.

    Nombreux sont ceux qui semblent souhaiter la création de services communs, mis à la disposition des bibliothèques. Il s'agirait d'ateliers régionaux ou départementaux, implantés dans un établissement mais mis à la disposition de toutes les bibliothèques de la région ou du département et bénéficiant de crédits exceptionnels d'équipement et de fonctionnement ainsi que de personnel. Ces ateliers seraient chargés de travaux de restauration, de multigraphie et d'impression. Ils pourraient réaliser et faire circuler certaines expositions. Ils auraient en outre vocation à prêter du matériel d'exposition, et des appareils audio-visuels, voire des tables et des chaises. Mais chacun demeure très soucieux de maintenir son autonomie et sa spécificité, c'est pourquoi les essais de centralisation ou de coopération imposée par voie autoritaire sont très mal perçus par les collègues, même lorsqu'ils admettent que cela peut les décharger de certaines tâches fastidieuses ou répétitives.

    La deuxième Journée d'Études de Troyes a permis d'aborder la collaboration entre les bibliothèques et les différents organismes culturels. Là encore, on rencontre une très grande diversité des moyens mis en oeuvre, des méthodes de travail, des publics que l'on souhaite atteindre. Souvent la bibliothèque sert de lieu privilégié pour diffuser l'information sur la vie culturelle de la ville : spectacles, concerts, expositions, etc...

    Parfois, les bibliothécaires, en collaboration avec les animateurs ou les enseignants, organisent des activités communes dont l'objectif essentiel est une meilleure diffusion du livre dans un nouveau public, celui qu'on appelait, il y a quelques années, « le non public ».

    Cette deuxième journée a été plus animée que la première : les réflexions des « non bibliothécaires », même si elles ont irrité certains d'entre nous, nous ont fait ressentir la nécessité de donner une dimension nouvelle à nos activités.

    Les bibliothèques publiques françaises ont un très long retard à combler, elles sont encore aux premières expériences, dues le plus souvent au dynamisme et à l'esprit d'initiative de quelques collègues. Il n'y a pas d'expériences inutiles : les réussites, comme les échecs, doivent nous faire réfléchir et nous aider à préciser nos orientations pour l'avenir.

    N.B. Les interventions ont été faites selon un certain ordre, correspondant aux divers points de l'enquête. Malheureusement toutes ces interventions n'ont pas été rédigées et la cohérence logique de l'ensemble n'apparaît plus. C'est pourquoi nous prenons le parti de publier les textes qui nous sont parvenus dans l'ordre alphabétique des villes concernées.