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Bibliothèques universitaires, le temps des mutations

1999
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    Par Jean Mollet
    Jean-Philippe Lachenaud

    Bibliothèques universitaires, le temps des mutations

    rapport au Sénat

    Paris 1998-1999.-(Les rapports du Sénat; 59).-ISSN 1249-4356.- 35 FF

    25 ans après Le livre noir des bibliothèques universitaires et 10 ans après le rapport Miquel, J. Philippe Lachenaud, à la tête d'une mission d'information du Sénat, nous livre un rapport très complet sur la situation des BU en 1998.

    Ce document vient à point nommé, dans une période de profondes mutations où la profession oscille entre la pastorale des nouvelles technologies et la rhétorique larmoyante sur la grande misère de nos établissements abandonnés par leur tutelle à l'indifférence d'universitaires imperméables aux délices de la bibliothéconomie.

    Il permet de mesurer le chemin parcouru, depuis le rapport Miquel, par les bibliothèques universitaires qui ont su se donner une nouvelle image. En dix ans, par exemple, le budget global (personnel et fonctionnement) a augmenté de 48,9 0/0, la conversion aux nouvelles technologies s'est effectuée très rapidement, les outils collectifs se développent, le système universitaire va être opérationnel très bientôt.

    Cette présentation qui rompt résolument avec un certain nombre de clichés misérabilistes n'élude toutefois pas les points noirs qui sont longuement et précisément analysés : le retard par rapport aux bibliothèques anglo-saxonnes n'est pas en passe d'être rattrapé (les achats annuels ne dépassent toujours pas 0,5 livre par étudiant et plus de la moitié des BU ont des collections inférieures à 200 000 volumes). Le manque d'encadrement est, lui aussi, abondamment souligné ainsi que l'insuffisance de la formation de la catégorie B et, bien sûr, de la catégorie C. Même si l'on peut regretter que ce rapport ne fasse pas une place plus grande à une réflexion prospective sur l'évolution des BU, il constitue un outil de références d'une grande richesse. Les enseignants en bibliothéconomie y trouveront une foule de chiffres actualisés sur les budgets, les effectifs par catégories... Il a également le mérite de dénoncer dans sa conclusion un certain nombre d'illusions technicistes que nous avons pu lire ici ou là, et nous ne pouvons que souscrire à des affirmations comme celle-ci : « il semble indispensable, dans un contexte d'évolutions technologiques très rapides, de réaffirmer la nécessité pour les étudiants et les enseignants-chercheurs de disposer de bibliothèques réelles et pas seulement virtuelles... Les bibliothèques universitaires du XXIesiècle doivent donner la possibilité au plus grand nombre de s'insérer dans les réseaux de savoirs ».