Objet d'une thèse de doctorat en sciences économiques, « l'approche patrimoniale de l'économie de l'information est reprise dans cet ouvrage, que l'auteur a rédigé à l'intention des chercheurs et étudiants en sciences de l'information, des documentalistes et des fournisseurs d'information. Une pre- mière partie s'intéresse à l'information en tant que marchan- dise. Après voir rappelé le manque de points de repère sta- tistiques fiables et facilement exploitables (le domaine de l'in- formation électronique est récent et encore mal stabilisé), l'auteur propose une méthodologie pour de futures études. Les mutations de la demande d'information peuvent se résu- mer à la diversification des besoins, au passage à l'informa- tion perçue comme une ressource productive avec l'émer- gence de la notion « d'informaction » et, depuis le milieu des années 1980, à la « dés-intermédiation Cette dernière génère une information mieux personnalisée et plus complexe (à moins qu'elle n'en soit issue ?).
Une deuxième partie est plus centrée sur ce qu'annonce le titre : l'information bien collectif ou bien patrimonial ? Le sup- port d'information ou, plus précisément, la souche informa- tionnelle est bien souvent l'œuvre d'un service public ou pa- rapublic et pourtant les services qui en dérivent sont souvent offerts par des acteurs privés. Mais cette répartition des fonc- tions tend à se modifier et il en résulte une nécessité crois- sante de définir des politiques publiques. Dans cette pers- pective, l'auteur distingue trois formes de légitimité : mar- chande, industrielle ou civique, et analyse les antagonismes (les dénonciations) qui les opposent avant d'étudier les compromis qu'il convient de rechercher. Les annexes rassem- blent un certain nombre d'études thématiques : méthodolo- gie, analyse des approches conceptuelles de l'information, la notion de valeur, etc.
L'auteur se réfère très souvent au contexte des États-Unis, qui ont vu proliférer les grands réseaux multipartenaires. Mais la réflexion historique et prospective dépasse largement ce cadre institutionnel et s'appuie sur de nombreuses études théoriques (en témoigne une importante bibliographie). L'ex- posé bien structuré, au vocabulaire inventif et précis, aux schémas suggestifs, est agréable à lire - même si l'on peut parfois regretter le manque de rigueur typographique (qui se justifie mal pour un ouvrage de ce prix).