Index des revues

  • Index des revues

Conseil supérieur des bibliothèques. - Rapport du président [

1994
    ⇓  Autres articles dans la même rubrique  ⇓
    Par Jacqueline Gascuel
    Michel Melot

    Conseil supérieur des bibliothèques. - Rapport du président [

    pour l'année 1993Paris : Association du conseil supérieur des bibliothèques, 1994. - 128 p. - ISSN1157-360. (Gratuit, à demander au CSB, Palais Garnier, 8, rue Scribe, 75009 Paris, tél. (1) 42 65 09 11).

    Un texte clair, soigneusement argumenté et qui apporte, au fil des ans, une moisson d'informations et de réflexions sur la situation des bibliothèques en France.

    Le rapport pour l'année 1993 reprend, dans ses grandes lignes, les thèmes annoncés comme objectifs de travail dans le rapport paru l'an dernier. Il débute par un premier chapitre sur le rôle de l'état où l'on perçoit ce que pourrait - et devrait - être au- jourd'hui une loi sur les bibliothèques (dont le projet serait, si notre information est exacte, de nouveau à l'étude dans les coulisses du ministère de la Culture). Bien évidemment les dis- positions de la loi de 1931 (qui n'est pas abolie) ne cadrent plus avec toute la législation récente : nouvelles compétences des collectivités territoriales, nouveaux statuts des personnels, création des bibliothèques municipales à vocation régionale, etc. Le rapport indique trois points à préciser en préalable à toute nouvelle définition du rôle spécifique de l'État : - le rôle des régions dans la politique documentaire ; - les missions de la lecture publique ; - la maîtrise des coûts de fonctionnement des services en fonction de leurs objectifs.

    Vient ensuite un long chapitre, très argumenté, sur le droit de prêt dans les bibliothèques. Une opinion majoritaire - mais non unanime - permet au président du CSB de proposer une recommandation qui, après avoir reconnu le droit des auteurs à une juste rémunération, relève les objections éco- nomiques, politiques et techniques à l'établissement d'un « droit de prêt », préconise d'exonérer, pendant la période probatoire de quatre ans assignée par la Commission des communautés européennes, les bibliothèques publiques (tout au moins en ce qui concerne les imprimés). Cette recomman- dation propose par ailleurs d'acquitter au plus vite des droits d'auteur sur les photocopies, ainsi que sur la communication au public des documents audiovisuels et de mener à bien une étude sur la communication à distance des documents « afin de créer les conditions d'un système général de rému- nération des droits qui leur sont liés ».

    Le rapport revient ensuite sur le problème des formations, sur la Bibliothèque nationale de France et sur les programmes eu- ropéens des bibliothèques françaises, déjà évoqués l'an dernier. Nouveaux sont les deux chapitres consacrés aux bibliothèques universitaires et au traitement de la littérature grise. Si pour les premières il s'agit surtout de poursuivre l'effort de redressement entrepris, dans le domaine de la littérature grise il convient de mettre en œuvre un programme exhaustif, coordonnant l'action de l'INIST, du CCDA (Commission de coordination de la documen- tation administrative), de la BNF, des Archives, des CADIST, etc. Le rapport se termine par deux études consacrées aux jeunes : tout d'abord les bibliothèques scolaires et leurs liens avec la lecture publique (thème étendu des plans lecture jus- qu'au développement des modules documentaires à l'uni- versité) puis les bibliothèques [publiques] pour les jeunes. On sent ici combien le CSB est ouvert sur la problématique d'aujourd'hui : l'avenir de la Joie par les livres rattachée à l'INRP mais associée à la BNF, la nécessité de créer un centre national d'études et de recherche, le rayonnement français sur la scène internationale, l'évolution des pratiques vue no- tamment à travers la création de section adolescents ou la fusion des espaces documentaires adultes et enfants...

    Pour 1994, le CSB nous promet d'ouvrir de nouveaux dos- siers : une évaluation des bibliothèques françaises et la comparaison avec les bibliothèques britanniques ou alle- mandes, l'étude du tiers réseau, le rôle des bibliothèques françaises dans le monde francophone.

    Voilà pour l'essentiel, mais il est impossible de résumer en quelques lignes tout ce que ce rapport expose avec clarté et pertinence.