Index des revues

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    Par Jacqueline Gascuel
    Catherine Lephay-Merlin
    Bernadette Duboscq

    Les dépenses culturelles des régions

    Analyse et évolution 1974-1990

    Paris : La Documentation française, 1995. - 200 p. (Collection du Département des études et de la prospective du ministère de la Culture et de la Francophonie, Annuaire statistique de la culture). ISBN 2-11-003345-2. Prix : 150 F.

    Cet ouvrage vient compléter les deux précédents consacrés respectivement aux communes et aux départements qui portaient sur la période 1978-1987. Il débute par un rappel historique : longtemps circonscriptions régionales, cadres de l'action déconcentrée de l'État, les régions deviennent Établissements publics régionaux (EPR) à partir de 1972, puis collectivités territoriales à part entière par la loi du 2 mars 1982. Leurs assemblées délibérantes sont élues au suffrage universel direct, leurs attributions sont élargies ; elles disposent d'un budget de fonctionnement, peuvent gérer des établissements et concourent au développement économique, social et culturel - bien que les transferts de compétences dans le domaine culturel soient demeurés assez limités.

    Est ensuite présentée une analyse des mutations récentes, qui voient croître le rôle et les ambitions de la région et se développer une politique de conventionnement avec l'État. De 1982 à 1992, la moitié des régions ont signé une convention de développement culturel avec le ministère de la Culture. Beaucoup plus importante est la masse budgétaire engagée dans les contrats de plan, qui à côté d'actions concernant l'économie, les transports, la formation, peuvent comporter un volet culturel.

    Sont enfin brossés les principaux traits de l'action culturelle régionale. Le poids de la culture représentait en 1990 2,6 % des dépenses régionales. Mais cette moyenne ne doit pas occulter une très grande disparité régionale (de 0,5 % à 6,5 %) et la diversification de l'action : le spectacle vivant (orchestres régionaux, festivals, théâtres...) absorbant plus du tiers de la dépense totale ; livres et bibliothèques 4 % seulement. Cette présentation des résultats par domaine d'intervention (musique, archives, cinéma, etc.) est complétée par une étude par fonctions (production, conservation, animation, formation...). Là aussi on enregistre des disparités : certaines régions (Nord-Pas-de-Calais ou Aquitaine) privilégient fortement la production artistique, d'autres la conservation des monuments (Corse) ou des archives (Auvergne). En croisant les domaines concernés et les fonctions privilégiées on met en lumière les orientations des politiques culturelles. Notons certaines évolutions significatives : l'animation polyvalente recule, au profit de la musique, par exemple.

    Un texte clair et précis, de nombreux histogrammes, des graphiques par régions, des tableaux chiffrés permettent d'approfondir une réflexion sur les politiques régionales et leurs enjeux. Souhaitons pour conclure que les études sur les départements et les communes soient actualisées et donnent l'occasion de comparer les évolutions et le poids des divers partenaires, de mieux comprendre les débats en cours sur l'aménagement du territoire.