Index des revues

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    Par Marc Chauveinc
    Arielle Rousselle, ed
    Nathalie Nosny, ed

    La transmission électronique du document

    Les autoroutes de l'information

    actes de la journée de colloque organisée par la Bibliothèque publique d'information, le British Council, et la British Library au Centre Georges Pompidou, le lundi 7 novembre 1994. - Paris : BPI, 1995 - 168 p. (Collection En Actes). ISBN 2-902706-92-8. Prix : 100 F

    Ce colloque date maintenant de plus d'un an, mais son utilité demeure comme un rapport d'étape dans ce grand mouvement des réseaux internationaux qui se développe actuellement et nécessite une attention soutenue des bibliothécaires puisqu'il va transformer nos établissements. Il comprend trois introductions et huit conférences sur la France et la Grande-Bretagne.

    Dans son introduction, Serge Kancel montre que ces réseaux ont deux enjeux, la démocratie d'une part et la diversité culturelle d'autre part, et que l'action du ministère s'oriente vers la mise à plat des problèmes juridiques et le développement des infrastructures et de projets.

    Parmi ceux-ci, Jean Favier dévoile ceux de la Bibliothèque nationale de France en différenciant le tube du contenu. Dans les deux cas, il préconise un réseau vraiment décentralisé, qui ne passe plus par Paris », et souligne l'importance des Pôles associés et du Catalogue collectif de France. Il souligne aussi la difficulté des problèmes juridiques.

    Brian Lang, directeur de la British Library, parle ensuite de sa bibliothèque et des problèmes de stockage électronique. Celui-ci va modifier le service au public, en nécessitant une collaboration entre les bibliothèques et la mise en commun des moyens pour développer l'accès au document. Claude Jolly décrit ensuite les projets ION et EDIL (1) auxquels la sous-direction des bibliothèques participe. Le premier (1990-1995) est un essai d'envoi des demandes de prêt inter par messagerie électronique entre trois pays, la France, la Hollande et la Grande-Bretagne, en utilisant la norme ISO d'interconnexion des systèmes différents OSI. Ceux-ci étaient Laser, PICA et le PEB. Le deuxième (1993-1995) a expérimenté la transmission de documents par voie électronique entre plusieurs bibliothèques de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et de Grande-Bretagne, toujours en utilisant les normes ISO. Ces projets ont été intéressants mais sont manifestement dépassés par le développement d'Internet.

    Phil Barden, de la British Library, décrit les autoroutes de l'information ». Le premier élément distinctif est la largeur de bandé déterminante pour la vitesse de transmission, le deuxième la capacité de stockage et le troisième la qualité d'affichage. Tout ceci va modifier le rôle des bibliothèques et entraîne des conséquences économiques importantes, notamment pour le droit d'auteur dont un exemple récent nous a montré qu'il n'était pas près d'être résolu.

    Dans la discussion qui suit, Brian Lang affirme que l'un des principaux problèmes posés par la transmission électronique des documents est la déstabilisation des relations entre auteurs, bibliothécaires, éditeurs et utilisateurs

    Les exposés suivants passent du cadre général à celui de deux institutions de fourniture de documents : l'INIST et le BLDSC (2) . Claude Patou, directeur de l'INIST, affirme la spécificité de cet organisme pour qui la rapidité est essentielle à la fourniture d'informations. Reprenant la discussion sur le droit d'auteur, il rappelle que les documents les plus photocopiés sont extraits des revues les plus vendues et que l'INIST paye un droit au Centre français du copyright. Ayant numérisé un fonds de 1 750 titres de périodiques, il regrette de ne pouvoir les envoyer électroniquement par suite du refus des éditeurs. David Bradbury donne le point de vue du BLDSC sur les relations avec les éditeurs qu'il appelle à collaborer avec les bibliothèques. Il résume la situation actuelle du rapport conflictuel entre les deux professions, essentiellement autour de la photocopie, puis aborde les incidences de la transmission électronique des documents avant de proposer des solutions. Sans la coopération, les deux professions seront conjointement dépassées.

    Hervé Le Crosnier décrit ensuite l'expérience française. Il analyse en fait les différences entre le Minitel et Internet (recherche d'informations contre échange de documents, facturation à la durée inapplicable dans une architecture client-serveur, jeu de caractères français qui nécessite une double organisation) et présente les services français sur ce réseau. Il s'agit de catalogues de bibliothèques, de " babillards l'archives documentaires ou informatiques (FTP), dont il donne la liste. Pour y introduire les bibliothèques, il propose de développer des services utiles dont les grands catalogues (Bibliothèque nationale de France, CCN, Pancatalogue), de nouveaux moyens d'accéder à l'information, des forums de discussion.

    Il est suivi par David Baker qui décrit l'expérience de l'université d'East Anglia dans le projet Edoctel du BLDSC. Il s'agit de numériser des documents et de les envoyer en ligne.

    Une discussion finale s'engage, apportant des précisions sur les éditeurs touchés, avant tout scientifiques et non pas ceux de littérature, qui bloquent actuellement la transmission électronique. Michel Melot a ensuite conclu le colloque.

    Il est toujours difficile d'éditer les textes d'un colloque, car ceux-ci ne sont pas aussi précis et informatifs que des articles écrits en vue d'une publication. Une partie de ces comptes rendus n'apporte pas grand chose. Mais l'article de Le Crosnier est riche d'informations ainsi que la discussion qui termine l'ouvrage. Comme le reconnaît l'éditeur, les propos de ce colloque sont largement dépassés, mais ils peuvent être utiles à qui suit l'évolution du sujet.

    1. Interlending OSI network et Electronic document interchange between libraries. retour au texte

    2. Institut national de l'information scientifique et technique. British LibraryDocument supply Cellier. retour au texte