Index des revues

  • Index des revues
    ⇓  Autres articles dans la même rubrique  ⇓

    Introduction

    Par Jean-Marie Compte, directeur BMRV - Médiathèque François Mitterrand de Poitiers

    Le séminaire auquel vous avez choisi d'assister très nombreux sert en quelque sorte d'introduction au Congrès national de l'Association des bibliothécaires français, qui s'ouvrira demain samedi 29 mai à La Rochelle.

    Je voudrais tout d'abord vous dire combien votre présence à Poitiers me réjouit. J'espère que votre bref séjour à la médiathèque François-Mitterrand - que vous pourrez visiter à l'heure du déjeuner - sera très fructueux. De la même façon, je souhaite que nos travaux nous permettent de sortir d'ici plus informés, plus instruits, plus curieux aussi, après que nous aurons écouté, débattu, exercé notre esprit critique sur les thèmes et les questions que vont se poser et nous poser l'ensemble de ceux qui ont accepté de venir faire une communication, à qui j'adresse par avance toute la reconnaissance des organisateurs de cette journée.

    Votre congrès s'intitule "Biblio-thèques et économie ». Aujourd'hui, pour commencer à illustrer ce choix, nous parlerons des coûts de la conservation et de la valorisation du patrimoine.

    N'y a-t-il pas un paradoxe à vouloir rattacher ensemble deux sujets qui ne paraissent pas d'emblée avoir partie liée ? C'est un souci récent que celui de vouloir investir dans le patrimoine écrit et d'en attendre un retour, un profit peut-être, pour employer la terminologie des économistes.

    D'ailleurs, quand nous traiterons tout à l'heure de la valorisation du patrimoine des bibliothèques et de sa richesse documentaire, nous aurons garde, je l'espère, de ne pas aborder uniquement les aspects budgétaires et financiers du sujet. Car si les collections patrimoniales de nos divers établissements bénéficient de l'attention de leurs tutelles respectives, du soin vigilant des bibliothécaires et de l'engouement du public, cela résulte surtout d'un rapport particulier avec la mémoire, l'histoire et le temps, avec l'écrit et le livre aussi, qui est si caractéristique de notre culture et de notre pays. Je suis pour ma part persuadé que les efforts faits pour la conservation des fonds patrimoniaux des bibliothèques, pour leur accroissement, pour leur exploitation - ce mot n'a rien d'inconvenant vu l'intitulé de la journée - doivent parier sans complexe sur tous les avantages de la modernité, plutôt que sur les questions d'image ou de commercialisation.

    L'ordre et la succession des communications que vous allez entendre démontreront assez, je pense, combien nombreux sont les bibliothécaires convaincus que les anciens clivages entre conservation du patrimoine et diffusion de l'information finissent par être dépassés. Certes, il reste encore du chemin à parcourir pour que les bibliothèques s'allègent du poids du patrimoine écrit et documentaire dont elles assurent la gestion, pour que celui-ci ne représente pas une charge mais plutôt une chance. Il faut pour cela révéler un certain sens de l'audace, un intérêt pour la recherche et un besoin d'action.

    Tous les exposés que vous entendrez, peu ou prou, devraient vous entraîner à suivre une telle voie. Puissent les discussions qui les suivront être exigeantes et animées!