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Mémoires de Léon Grynberg, rescapé d'Auschwitz (1903-1979)

1999
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    Par Hugues Van Bésien
    Lisa Wachtel, trad. du yiddish
    Henri Bulawko, postface
    Henri Minczeles, postface

    Mémoires de Léon Grynberg, rescapé d'Auschwitz (1903-1979)

    Pithiviers, Centre de recherche et de documentation sur les camps d'internement et la déportation juive dans le Loiret, 1998. - 91 p. ISBN 2-9507561-3-1.

    Deux raisons pour que cet ouvrage figure dans les notes de lecture du Bulletin : son édition non commerciale risque de ne lui donner qu'une faible diffusion, ce qui serait dommage (on peut se le procurer auprès du CERCIL, tél. : 02 38 42 03 91, fax : 02 38 54 17 09), et nous avons affaire à un des rares textes sources utilisables directement dans une bibliothèque jeunesse qui s'intéresserait à la déportation.

    Le recours à la littérature de fiction pour traiter ce sujet, quel que soit l'intérêt des textes en question, ne saurait en effet être entièrement satisfaisant en raison du statut même de ces textes, tandis que les grands écrits venus des ghettos et des camps sont d'un abord et d'un format problématiques pour de faibles ou déjeunes lecteurs. Le petit récit écrit à l'origine à usage familial par Léon Grynberg est d'un accès facile, idéal pour une lecture encadrée, avec ce qu'il faut de documents annexes (photographies, fac-similés). L'itinéraire de Léon Grynberg est exemplaire de celui des juifs étrangers en France. Sa biographie se décompose en trois parties : son enfance et son adolescence en Pologne, avec l'expérience précoce de la condition ouvrière et de l'engagement politique, sioniste puis, communiste, la fuite en France et l'installation à Belleville, l'arrestation par la police française, l'internement dans le camp de Beaune-la-Rolande, puis la déportation de 1942 à 1945 et le retour, sur lequel on lira des choses assez surprenantes. La fiche de déportation de l'immigré Léon Grynberg portait la mention « en surnombre pour l'économie nationale ».

    Autodidacte, Léon Grynberg a une histoire de lecteur longue et assidue : livres laïques réprouvés par les religieux, et que sa mère lisait en secret, bibliothèques de prisons, bibliothèques militantes dont il fut un usager avant d'en être un responsable.