Je voudrais simplement évoquer brièvement les antécédents de cette réalisation. Au Congrès de l'IFLA de Grenoble, en 1973, la délégation hongroise, avec à sa tête M. Sebestyen (alors directeur de la Bibliothèque nationale hongroise), projetait d'envoyer à Paris deux bibliothécaires hongrois, afin qu'ils puissent établir un catalogue des livres hongrois de la BN. Ces travaux étaient prévus pour 2 ans, mais malheureusement, faute de crédits, ne purent se réaliser.
En 1976 la Bibliothèque nationale hongroise, la Bibliothèque de l'Académie des sciences hongroise et le Service des bibliothèques du Ministre de la Culture ont formé un comité pour élaborer un plan d'action pour la recherche des Hungarica aussi bien en Hongrie qu'à l'étranger. Après avoir défini le caractère spécifique des ouvrages à considérer comme Hungarica, le comité a défini les trois principales sections du projet :
En août 1980, une rencontre professionnelle fut organisée à Budapest par la Bibliothèque nationale Széchényi à Budapest, l'Association des bibliothécaires hongrois et la Fédération mondiale des hongrois, animées du désir de favoriser les échanges de vues entre bibliothécaires travaillant à 1 ' étranger et ceux travaillant en Hongrie. Outre nos collègues hongrois, étaient présents une quarantaine de bibliothécaires venus de 11 pays différents j'y représentais la Bibliothèque nationale, où je dirigeais la section hongroise depuis 1970.
Le but principal du congrès de 1980 était d'établir un contact avec des bibliothèques de l'Europe occidentale et des Etats-Unis (où vivent 15 millions de Hongrois), et possédant des fonds hongrois importants. Le problème qui se posait était : quelle formule choisir pour répertorier ces fonds ? Faire un catalogue Hungarica par pays, ou bien fondre les diverses données du monde entier en un seul catalogue collectif? La question est restée ouverte, mais un grand nombre de collègues, notamment aux Etats-Unis, avaient déjà commencé des répertoires, parfois collectifs des ouvrages hongrois, ou concernant la Hongrie.
Du côté français, en tant que responsable de la Section hongroise à la BN, Mlle Marie-Renée Morin étant alors conservateur en chef des Entrées, je commençais à constituer un modeste fichier, demandant à tous les autres départements de la BN de me signaler les ouvrages pouvant être considérés comme Hungarica. L'Institut Hongrois de Paris avait promis aussi son aide pour repérer les livres hongrois, mais ne disposait pas de moyens suffisants pour réaliser ce projet.
La visite du Monsieur Zoltân Havasi, directeur de la BN hongroise en 1980, ainsi que celle de Monsieur Béla Kôpeczi, ministre de la culture hongrois en 1983 à la BN, ont certainement contribué aussi à l'élaboration d'un accord culturel entre les deux pays.
La Section hongroise comme telle, n'existait pas officiellement avant 1970 et les ouvrages arrivaient uniquement par échange, ou quelquefois par don. Les échanges se faisaient d'après les listes que la Bibliothèque Széchényi de Budapest envoyait, mais souvent d'autres ouvrages non demandés arrivaient en grand nombre (manuels de bricolage, jardinage, livres scolaires...). Je commençais par renvoyer les livres non commandés ayant peu d'intérêt pour la BN. Ensuite, avec l'aide de la Bibliographie nationale hongroise et des annonces des éditeurs comme Livre hongrois et Kônyvvilag, nous avons établi nos propres commandes.
La majeure partie des livres, environ 80 %, proviennent des Echanges internationaux. Une prise de contact personnelle avec les responsables de la Bibliothèque Széchényi à Budapest en 1978 a été très utile. Pas uniquement pour le renforcement des échanges, mais aussi pour les renseignements concernant les livres précieux, anciens, les premières éditions ou pour résoudre les dates douteuses d'une édition, ou des pseudonymes. Un autre souci était de compléter les anciennes collections ; tâche difficile car la plupart des ouvrages ne se trouvaient plus dans le commerce. Nos collègues hongrois, soucieux de satisfaire nos demandes, ont souvent fait des recherches très poussées chez les libraires ou dans les ventes de livres. En collaboration avec le Service des Echanges internationaux de la BN, nous avons pu établir une liste des commandes permanentes, qui représente environ 50 collections et suites. Le nombre de livres arrivant annuellement varie entre 250-300 volumes.
L'éventail des partenaires pour les échanges s'est élargi ou renforcé par la suite. A part la Bibliothèque nationale Széchényi, la Bibliothèque de l'Académie des Sciences hongroise nous envoie une trentaine de collections, ainsi que la quasi totalité des ouvrages scientifiques édités par les Instituts de l'Académie (principalement dans les domaines de l'histoire, linguistique, orientalisme, littérature...), parus en grande majorité dans des langues autres que le hongrois (anglais, allemand, français, etc.), donc utilisables pour le public occidental. Ensuite le Musée national et le Musée des beaux-arts de Budapest, ainsi que d'autres musées importants à travers le pays ont proposé des échanges directs avec la BN française. Nous avons élargi nos contacts déjà existants avec les universités principales de Hongrie, pas seulement celles de Budapest, mais aussi celles de Debrecen et de Szeged, réputées pour leurs travaux en ethnographie, linguistique et archéologie. Des périodiques sont bien sûr également reçus. Nous avons pris soin de constituer une base complète d'usuels, servant aussi bien pour les livres anciens que pour la production courante. Pour l'identification des ouvrages anciens, le fonds Szendeffy était extrêmement précieux, contenant la presque totalité des bibliographies et des biographies hongroises jusqu'à 1900. Afin d'obtenir les renseignements biographiques aussi complets que possible, le Service des acquisitions a permis au responsable de la section hongroise d'acquérir un bon nombre de dictionnaires biographiques parus en dehors de la Hongrie, qui recensent les personnalités d'origine hongroise, dispersées dans le monde.
L'enrichissement du fonds hongrois provient aussi d'autres sources, dont la plus importante dans les vingt dernières années est le Fonds Szendeffy qui est arrivé à la BN en 1970 ; ce sont 1730 ouvrages, édités du XVIIe au XXe siècle. Les livres anciens, ou représentant une valeur certaine, ont été traités en collaboration avec la Réserve des Imprimés et souvent gardés dans leurs magasins. Quelques mots sur la personne de celui qui a constitué ce fonds remarquable : le' baron Szendeffy, médecin et homme de lettres hongrois s'est établi, au début de notre siècle, à Colmar. Disposant d'une très confortable fortune, sa maison était un véritable musée et sa bibliothèque une des plus riches et une des plus complètes de 1 ' époque. Il légua ses livres à la ville de Colmar. La municipalité de cette ville, faute de place et de personnel qualifié, a cédé ces livres à la BN.
Ce fonds qui couvre quatre siècles a une grande valeur. Il comprend toutes les grandes collections, bulletins et comptes-rendus édités par l'Académie des Sciences de Hongrie (créé en 1830), ainsi que ceux et celles d'autres sociétés savantes.
Nyelvemléktâr (Recueil de monuments linguistiques, 15 vol.)
Erdélyi es magyarorszagi orsszâggyûlé-si emlékek (Recueil de documents et de journaux sur les Diètes [Etats généraux] de Hongrie et de Transylvanie, 40 vol.). Régi magyar kôltbk tara (Anthologie de la poésie hongroise à partir du XIIe siècle).
Irodalomtôrténeti kôzlemények (Bulletin sur l'histoire de la littérature, 24 vol.). Magyarorszâg vârmegyéi és vârosai (Départements et villes de la Hongrie, encyclopédie en 21 vol., parus en 18801900).
Monumenta Hungariae historica. Monumenta Vaticana Hungariae. Codex diplomaticus 1130-1527. Monumenta Romana Episcopatus Vesprimiensis, Pannonhalma, etc. Magyar tôrténeti életrajzok (Biographie exhaustive des personnages importants, environ 60 vol.).
Correspondance des fonctionnaires turcs occupant la Hongrie 1526-1686. Ouvrages historiques et littéraires de grands auteurs européens en langue d'origine ou en hongrois.
Classiques latins.
Recueils d'archives de toute sorte.
Linguistique et ethnographie : 25 vol.
Dictionnaires (étymologiques et en plusieurs langues) : 30 vol.
Biographies : 25 vol.
Oeuvres théologiques et histoire ecclésiastique : 40 vol.
Catalogues des bibliothèques les plus importantes de Hongrie, 1472-1900: 35 vol.
Archéologie et histoire d'art : 20 vol.
Archivistique : 25 vol.
Botanique, zoologie, géographie, description de voyages, exploration, médecine, législation : 60 vol.
Fonds provenant de l'Exposition du livre hongrois à Paris en 1973, représentant 1120 volumes : après pointage et sélection, 560 volumes ont été attribués à d'autres bibliothèques. En juillet 1982, Mme Charmet a donné des périodiques, édités par des associations d'émigrés hongrois en Europe, Etats-Unis et Canada (9 titres). Il arrive souvent, qu'un auteur contemporain envoie personnellement un ou plusieurs exemplaires, parfois dédicacés, de ses oeuvres.
Grâce à la collaboration des spécialistes du Service des acquisitions, de nombreux ouvrages concernant la Hongrie, publiés un peu partout dans le monde ont été achetés : en général ce sont des comptes-rendus d'associations littéraires ou scientifiques, des écrits des auteurs significatifs, et les mémoires de Hongrois vivant en exil.
A son tour la Section hongroise signale aux autres Départements de la Bibliothèque nationale notamment les Manuscrits orientaux, la Musique, la Réserve, les Cartes et Plans et les Estampes, les ouvrages pouvant les intéresser et les leur commande.
On peut affirmer, que la BN possède l'un des plus riches et plus anciens fonds hongrois en Europe. Et cela n'est pas un hasard, car l'esprit et l'influence français ont été présents à chaque tournant décisif de l'histoire de la Hongrie depuis le Xe siècle. Ce sont des moines français, surtout ceux appartenant à l'ordre des Prémontrés, qui ont implanté la culture occidentale en Hongrie, qui ont planté les premières vignes dans le pays. C'est en France que beaucoup de réfugiés politiques hongrois, à toute époque et de toutes tendances, ont trouvé asile. Il est important de savoir aussi, qu'un tiers de la population hongroise vit à l'étranger. Si donc quelqu'un veut écrire une histoire tout à fait objective de la Hongrie, il est probable qu'il trouvera plus d'éléments pour ses recherches à la BN que dans les bibliothèques hongroises, dont les fonds ont été souvent épurés selon les différentes occupations, et les différents régimes au cours de son histoire.
Au Département des Manuscrits, on trouve plus de 100 ouvrages hongrois, tracts, traités, recueils généalogiques, correspondances officielles, depuis 1502.
Outre les manuscrits, la BN possède de nombreux ouvrages de valeur concernant le moyen-âge hongrois, comme : Les rapports dynastiques franco-hongrois au moyen-âge de G. Astrik, Budapest, 1887 ; Oklevélmâsolatok (Recueil des chartes X-XIXe s.), Budapest, 1890 ; des publications des archives nationales et privées, comme Codex diplomaticarum Hungaricus Andegavensis, 1301-1357, Regesta regum stirpis arpadianae critico-diplomatica 1001-1270... ; des éditions en fac. simile des manuscrits les plus importants, comme la collection Codices Hungarici : Cornides codex, 1514, Példâk kônyve, 1510, Birk kodex, 1474, Muncheni kodex, 1466.
Le XVe siècle est l'époque la plus brillante de l'histoire de la Hongrie, avec le règne du roi Mathias Hunyadi, dit Cor-vin (1443-1490). De l'immense bibliothèque de ce roi, nommée "Bibliotheca Corviniana" la BN possède 7 manuscrits latins et un en grec, richement ornés et enluminés. Il est particulièrement intéressant à noter, que pour commémorer le 500ème anniversaire de la mort de ce grand roi, la Bibliothèque nationale Széchényi de Budapest présente actuellement, du 6 avril au 6 octobre 1990, une exposition qui réunit les deux-tiers des 216 "Corvinas", en grande partie dispersés dans le monde par suite de l'invasion ottomane de la Hongrie au début du XVIe siècle. D'ailleurs, est-ce la main du destin, la Bibliothèque nationale où se tient l'exposition est à l'emplacement du château royal du roi Mathias. Plusieurs grandes bibliothèques de différents pays, y compris la France, ont consenti à prêter des manuscrits à cette occasion, car cette manifestation n'est pas seulement artistique, mais très importante du point de vue de 1 ' histoire des civilisations. La plupart de ces livres sont sortis des ateliers d'Attavante et de Boccardino Vecchio. Citons quelques titres au hasard des fonds de la BN :
Divi Hieronymi breviarium in psalmus.
Claudii Ptolemei geographiae.
Cassiani de institutis Cenobiorum.
Chronica Hungarorum.
La BN possède aussi une grande quantité d'ouvrages sur cette époque, comme :
Pour le XVIe siècle, il y a des ouvrages très importants sur les incunables européens et hongrois- : Clavis Typo-graphorum... 1465-1600 et Catalogus librorum veterum Hungarica usque ad annum 1800 rédigés par G. Borsa et édités par la Bibliothèque nationale hongroise en 1984 ; autres ouvrages précieux sont : A. Monosloi, De invocatione... Nagyszombat, 1578 et M. Teleg-di, Az Evangeliumnac, melyeket..., Nagyszombat, 1578.
Pour le XVIIe siècle, notons : Cathechesis... az Erdélyben lévô Unitara Ecclésianak [Cathechesis pour les Unitariens en Transylvanie], Kolozsvar, 1698.
A.Szenczi-Molnar, LexiconLatino-greco-ungaricum, Heidelbergae, 1621. Ez vilagnak dolgarol... (philosophie), Kolozsvar, 1681.
B. Illyefalvi, A Hârom idvességôs kér-dés... (théologie), Cassa, 1669. Andrâs Illyés, Megrôviditett ige, az az predikatios kônyv..., Nagyszombat, 1691.
Bàlint Leépes, Az Halandô..., Praga, 1616.
Bâlint Leépes,A Pokoltôl rettent'à, [Prague], 1662.
Szent Biblia (La première traduction de la Bible en hongrois par le Jésuite Kâldy G.), Rech, [Vienne], 1626.
Mihâly Veresmarty, Int'à tanitô levél..., Poson,1689.
AuXVIIIe siècle, il y a des ouvrages traitant principalement de l'histoire ancienne de la Hongrie, de la Transylvanie et de l'Eglise catholique en Hongrie, des controverses religieuses entre catholiques et protestants, des recueils de sermons ; une des plus anciennes biographies hongroises écrite en latin par A. Horânyi en 1742 ; un dictionnaire étymologique en vers de Barôti Szabô, 1784 ; des traductions en hongrois des oeuvres de Virgile en 1789.
Pour le XIXe siècle, nous notons surtout des oeuvres historiques, littéraires et linguistiques ainsi que les oeuvres complètes et correspondances de grands poètes, politiciens, historiens et écrivains. Beaucoup de premières éditions des auteurs, qui, à notre époque sont considérés comme des grands classiques. Ainsi, des écrits et le journal du comte Istvàn Széchényi, le grand réformateur politique de cette époque, les poètes comme Jânos Arany, Sândor Petôfi, les écrivains, comme Môr Jôkai, Kàlmàn Mikszâth.
On y trouve aussi la presque totalité des ouvrages concernant les luttes d'indépendance contre la domination des Habsbourg, que ce soit sous les bannières du Prince Ferenc II Ràkôczi au début du XVIIIe s., ou sous les tricolores du Kossuth en 1848. Ces événements et leurs conséquences se reflètent bien dans toute la production littéraire du pays.
Un ouvrage très important qui sert de référence même de nos jours est la compilation héraldique des familles hongroises Magyararszag csalâdai en 12 volumes, par Ivan Nagy, éditée de 1857 à 1865.
Le début du XXe siècle est marqué par une tendance cosmopolite chez les poètes et les écrivains hongrois. Influencés surtout par la littérature française, bon nombre de poètes, comme Ady, Kosztolânyi, Babits, Illyés..., ont passé des années à Paris, et à travers leurs oeuvres et leurs traductions l'esprit français a rayonné en Hongrie. Ce siècle a aussi généré ses exilés politiques. Après la Première guerre mondiale et surtout après la défaite de la "République des Conseils", les militants, les politiciens, les écrivains ou les philosophes de gauche ont trouvé asile en France, ainsi que ceux, qui plus tard ne purent supporter la dictature stalinienne. Depuis des années, le gouvernement hongrois fait de très grands efforts pour rassembler les écrits et les souvenirs des émigrés de tous temps en France. Chaque année plusieurs chercheurs hongrois viennent à la BN à cette fin.
Mais il faut également tenir compte des données historiques et ajouter que les relations et les échanges culturels entre la France et la Hongrie ont nettement diminué après la fin de la Première guerre mondiale. Car le Traité de Trianon en 1919, par lequel la Hongrie a été spoliée des deux tiers de son territoire, et le désintérêt de la France devant cette situation ont nettement nui à l'attachement et à l'admiration que les Hongrois avaient pour la France. Cela expliquerait peut-être, que le nombre d'ouvrages hongrois entre les deux guerres mondiales soit relativement restreint à la BN.
Le régime stalinien et l'époque du "rideau de fer" n'ont pas été propices non plus aux échanges entre les deux pays. L'intérêt pour la Hongrie a recommencé en 1956 lors de la révolution hongroise contre l'Union Soviétique et ne cesse de croître depuis lors. La BN a été une source précieuse pour les historiens et journalistes en octobre 1986, quand on a commémoré le 30ème anniversaire de l'insurrection hongroise.
Depuis une quinzaine d'années les échanges culturels se succèdent et se multiplient dans tous les domaines : tourisme, voyages d'études, colloques historiques, littéraires et linguistiques, musicaux et théâtraux. La BN y a pris part, surtout au travers d'échanges réguliers d'ouvrages de périodiques et de sa collaboration avec le CIEH et avec la Bibliothèque Széchényi de Budapest. La "Semaine du théâtre et du cinéma hongrois" accueillie en juin 1990 à l'auditorium Colbert de la BN, au cours de laquelle des auteurs hongrois d'aujourd'hui ont été présentés par des acteurs de la Comédie française, témoigne de ce développement des relations franco-hongroises que les changements politiques survenus en 1989-1990 dans ce pays ont heureusement favorisé.
Dans le même ordre d'idées saluons la parution en 1989 du premier numéro des Cahiers d'études hongroises, publiés conjointement par l'Institut hongrois de Paris et le Centre interuniversitaire d'études hongroises. Autre initiative importante : ce Centre organise les 10-12 octobre 1990, à Paris un "Colloque européen des Centres de Hungarologie", qui réunit une vingtaine d'institutions de neuf pays ; la BN y a une place privilégiée avec son catalogue Hungarica en préparation.