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    Choisir de nouveaux services

    Par Marie-Claude Brun, Bibliothèque municipale de Chambéry

    Il m'a été demandé de parler des choix de nouveaux services faits à Chambéry dans la programmation de notre équipement. Après avoir précisé que je n'occupais pas ce poste lors de cette programmation, je vous dirai d'emblée, de manière un peu paradoxale, qu'en vérité on n'a pas beaucoup choisi.

    Précisons le cadre tout d'abord. Chambéry, 55 000 habitants, centre d'une agglomération de 120 000 habitants. Une nouvelle bibliothèque centrale est décidée. Cette décision est annoncée par le maire en 1990 et l'équipement est ouvert en 1992, c'est-à-dire à une vitesse éclair.

    Quels projets pour cette médiathèque ? Il faut distinguer celui des élus et celui des bibliothécaires. Pour les élus d'abord, il fallait faire plus que ce qu'on faisait auparavant. Non seulement faire plus grand, mais faire autre chose. Il y avait un désir d'image de modernité qui devait non seulement se traduire par un bâtiment moderne de qualité, mais aussi par des activités nouvelles et de préférence liées aux sciences et aux techniques. En effet, le projet du bâtiment associait à la médiathèque un centre culturel scientifique et technique. L'image générale de ce bâtiment culturel participait de ce projet politique d'une culture tournée vers l'avenir.

    Bien sûr, on était assez attaché à l'aspect patrimonial de nos collections anciennes, mais à côté des livres, il fallait proposer autre chose. Dans l'ancienne bibliothèque, la discothèque et un début de vidéothèque avaient vu le jour. Il fallait faire plus et les élus ont accepté très volontiers la création d'une logithèque de consultation, d'un laboratoire de langues. En outre, cette municipalité est très soucieuse de l'accueil des handicapés et la proposition d'ouvrir un secteur de lecture pour malvoyants et non-voyants avait plusieurs avantages : celui de répondre à cette demande sociale, celui d'offrir un appareillage technique par l'utilisation de l'informatique et enfin, que nous soyons l'une des très rares bibliothèques de province à offrir ce service.

    Du côté des bibliothécaires, le désir n'était pas moins fort de faire beaucoup de choses nouvelles dans ce nouveau lieu. Montrer d'autres facettes de leurs compétences, participer au renouvellement de l'image de la bibliothèque et des bibliothécaires, ne pas rester en arrière ». Tous ces souhaits étaient partagés par l'équipe des bibliothécaires.

    Et c'est ainsi que tous ces « nouveaux services ont été lancés. Il faut dire que l'occasion semblait à saisir. Nous savons tous que l'équipement d'un nouveau bâtiment permet un budget d'investissement en matériel et mobilier qu'on ne retrouve pas facilement à d'autres périodes. De même l'organisation des espaces dans le bâtiment doit tenir compte si possible, dès le départ, de tous les services. D'autres facteurs favorisaient cet optimisme certainement exagéré : une trop grande confiance dans la polyvalence des bibliothécaires et une sous-estimation du temps nécessaire à la bonne marche de chacun des services.

    Ces nouveaux services fonctionnent toujours, mais avec des horaires réduits (deux ou trois après-midi par semaine) et satisfont le public (1) .

    1. Faute de temps, Marie-Claude Brun n'a pas pu présenter un bilan du fonctionnement de ces nouveaux services. retour au texte