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    Par Hugues Van Bésien
    Service juridique et technique de l'information et de la communication, Mission d'observation statistique, d'étude et de documentation sur les médias

    Tableaux statistiques de la presse

    Données détaillées 1997, rétrospective 1982-1997.

    Paris, La Documentation française, 1999. -130 p. ISBN 2-11-004305-9. -80

    Recueil de statistiques résultant d'une enquête faite en 1998, contenant aussi des séries économiques complètes (diffusion, tirage, nombre de titres, évolution des recettes et des charges par catégories) pour la période 1982-1997 et, en fin de volume, diverses statistiques complémentaires, dont les extraits concernant la lecture de presse extraites de l'enquête « Pratiques culturelles des Français » et des études comparables de l'INSEE, ainsi que le rappel de quelques évolutions depuis 1945.

    L'enquête recense 3 432 titres de presse en 1997. Ce chiffre est en augmentation accélérée : il apparaît chaque année entre 150 et 200 titres supplémentaires. Les créations de titres apparaissent surtout dans les secteurs de la presse spécialisée grand public, de la presse locale et de la presse spécialisée professionnelle. L'enquête concerne la « presse éditeur » et ne couvre pas les périodiques « confidentiels » (presse administrative, journaux d'entreprise, etc.), dont le nombre de titres est estimé à 40 000.

    Parallèlement, la diffusion stagne ou régresse, sauf pour certaines catégories de la presse spécialisée grand public (catégories maison et décoration, jeunes, famille et société) : en particulier les diffusions de la presse gratuite, de la presse nationale d'information générale, de la presse spécialisée professionnelle (à cause de la presse agricole et de la presse médicale) et dans une moindre mesure de la presse féminine sont en recul sur le long terme.

    En revanche, les chiffres d'affaires augmentent à la suite d'une embellie des recettes publicitaires, reparties à la hausse après un creux historique en 1993-1994 mais sans rejoindre le niveau maximum de 1990. La part de la publicité dans les recettes des périodiques ne cesse d'augmenter. Les trois catégories de titres les plus dépendantes des recettes publicitaires sont la presse d'information générale locale et nationale (environ 40 o/o) et la presse spécialisée professionnelle (52,5 o/o). Ces deux premiers secteurs sont aussi les plus concentrés : les 20 premiers titres représentent respectivement 83,6 o/o et 94,3 o/o du chiffre d'affaires du secteur et la concentration ne cesse de progresser. De 1996 à 1997), la concentration du CA des 20 premiers titres de la presse locale est passée de 63,7 o/o à 83,6 o/o... Les charges d'exploitation (papier, frais d'impression) sont elles en recul.

    Si on considère maintenant de façon plus détaillée certaines catégories « sensibles », on remarque que la diffusion, le tirage et les ventes des quotidiens nationaux ne cessent de s'éroder ainsi que, dans une moindre mesure, ceux des quotidiens locaux. Malgré la différence de périodicité, un secteur de la presse spécialisée a désormais une diffusion en volume comparable à celle des quotidiens nationaux : la presse de radio et de télévision.

    Les statistiques d'usage de la presse de l'enquête nationale sont connues par ailleurs : moins de lecteurs de quotidiens et un lectorat vieillissant, pratique de la lecture de magazines par plus de 85 o/o de la population (54 o/o de lecteurs réguliers, 31 % d'occasionnels). Enfin, avec pas moins de treize aides directes totalisant près de 250 millions de francs, cinq aides indirectes ou mesures fiscales représentant 1,2 milliard de francs, et 578 millions d'abonnement à l'Agence France Presse pris en charge par l'État, la presse nationale apparaît littéralement sous perfusion des pouvoirs publics.

    Les commentaires des auteurs sont limités, mais la conclusion qu'on peut tirer de ces données est claire : les entreprises de presse vont conjoncturellement mieux, mais le malaise structurel de la presse continue, et continue de nourrir le doute quant à l'indépendance de journaux de plus en plus concentrés et de plus en plus dépendants des annonceurs. La question des versions numériques et des périodiques numériques n'est pas abordée, puisque l'enquête annuelle du SJTI est une enquête nationale obligatoire [depuis 1945) assise sur une définition stricte de la presse éditeur.