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Quelques réflexions autour de l'IFLA et d'une conférence à pékin

1996
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    Quelques réflexions autour de l'IFLA et d'une conférence à pékin

    Par Anne-Françoise Bonnardel, Présidente de la section Étude et recherche

    Mon premier souvenir de l'IFLAFIAB s'associe à ceux du jeune conservateur débutant, fraîchement dégagé des cours de l'ENSB (ou ENSSIB)... 1973 : Grenoble ! Sous la houlette de Marc Chauveinc, alors conservateur en chef de la BU de Grenoble et de Claudine Lehmann à l'énergie communicative, nous étions quinze volontaires pour préparer ce congrès, dans l'enthousiasme, même si les journées duraient souvent plus de huit heures (1) ! Nos tâches étaient humbles et diverses, mais nous avons vécu très intensément ces semaines, impressionnés par la proximité des « ténors » français et étrangers de notre profession, avec lesquels le quotidien était chaleureux et cordial, menant parfois à une durable et solide amitié.

    Bruxelles vint ensuite compléter l'expérience précédente ; mais j'avais franchi un cap... j'étais congressiste ! Peu de souvenirs professionnels impérissables, mais on y parlait, déjà, d'information, de formation et de coopération... le réseau était en gestation!

    Paris, 1989... Comité d'organisation. Période inoubliable pour tous ceux qui l'ont vécue. Nous en avons gardé une certaine complicité ! Les affaires quotidiennes et les imprévus m'ont privée cette année là des séances, mais comment effacer de nos mémoires la fête populaire dans les cour et jardin de la BN et la soirée de gala sous la pyramide du Louvre !

    Les aléas de carrière et la vie familiale m'ont éloignée quelque temps, à regret, de l'IFLA... Puis ce fut, avec joie, le retour vers l'IFLA à Istanbul en 1995. En quelques années la fédération était devenu une grosse machine propre à impressionner les jeunes vocations et... les retours plus tardifs ! J'étais néanmoins à nouveau contaminée et j'ai souhaité poursuivre.

    1996... Pékin. Sans responsabilité dans une section, j'ai privilégié les réunions en rapport direct avec mes activités au Département des estampes de la BNF et au sein de l'ABF.

    J'ai donc assisté aux séances de la section des bibliothèques d'art. J'ai pu également suivre les communications libres qui sont devenues nombreuses et d'intérêt parfois inégal. Il m'a été également possible d'écouter quelques exposés relatifs aux Bibliothèques nationales qui se projetaient dans le futur et aux bibliothèques universitaires et de recherche préoccupées par l'impact des coûts de droit d'auteur pour leurs services aux lecteurs.

    Présidente de la SER, j'ai participé aux séances sur la gestion des associations. Très grande affluence : la demande d'information, de collaboration est forte, quels que soient l'importance de l'association et le pays concerné. L'exposé de deux expériences (hollandaise, finlandaise) quoique intéressantes ne se prêtaient pas à un développement ou à des recettes applicables en d'autres lieux. Puis discussion par petits groupes : politique de développement, communication avec les membres, trésorerie, publicité. J'ai eu l'opportunité de m'exprimer sur nos activités et l'impact qu'elles avaient eu sur le développement de notre crédibilité au sein de la profession et envers nos tutelles ou partenaires.

    Au cours de la conférence de Pékin, à l'initiative du Comité français pour l'IFLA, une réunion des associations francophones (à côté du caucus français) a été organisée par Christine Deschamps et Marie-Claire Germanaud. Cette première rencontre a été très appréciée. Un consensus s'est évidemment rapidement dégagé sur le principe du développement de la francophonie à l'IFLA. Ce fut un peu plus délicat au niveau des réalisations pratiques ; mais une collaboration va se mettre en place surtout pour les traductions et les aides destinées à nos collègues francophones des pays en voie de développement.

    J'avais pris position pour notre participation au congrès de Pékin : je ne le regrette pas.

    Nous avons constaté une certaine rigueur dans l'organisation certes parfaitement efficace, mais aussi un accueil très cordial de nos collègues chinois qui pourtant s'expriment souvent difficilement en anglais ou en français. J'ai ressenti très fortement qu'ils souhaitaient notre présence en contrepoint à des actions anglo-saxonnes ou d'autres pays qui ont su estimer le poids économique de cette Chine qui cherche à s'ouvrir et dont ils veulent profiter sans état d'âme. Même sur le plan des droits de l'homme, je crois à l'efficace présence sur le terrain plus qu'aux discours réprobateurs de salons à des milliers de kilomètres. L'information la documentation constituent un véritable marché économique dont nous ne devons pas être exclus : ce serait prendre en plus le risque que nos valeurs ne soient même plus entendues !

    1. 87 collègues en tout (cf. Bulletin d'information, n° 81, 4etrimestre 1973). retour au texte