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La bibliothèque administrative de la Ville de Paris

1993
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    Par Jean-Claude Garreta, Bibliothèque de l'Arsenal
    Pierre Casselle, dir
    P.A. Tilliette, collab
    N. Balley, collab
    B. de Buffévent, avant-propos

    La bibliothèque administrative de la Ville de Paris

    Paris : Mairie de Paris, 1993.

    Pour marquer l'achèvement de la restauration de la Bibliothèque administrative, le Mairie de Paris publie une élégante plaquette retraçant l'histoire de l'institution et présentant ses richesses. Comme le souligne B. de Buffévent qui en rédige l'avant-propos, la bibliothèque est la seule bibliothèque municipale spécialisée installée dans un local construit à cet effet. On peut même dire que c'est la plus ancienne bibliothèque de la Ville qui soit toujours en fonction dans un bâtiment réalisé ad hoc. Les travaux, terminés le 5 avril 1993, ont remis en valeur cette vaste nef installée en 1888 au dernier étage du bâtiment longeant la rue Lobau, au-dessus de la salle des fêtes, dans l'Hôtel de Ville reconstruit par Ballu et de Perthes.

    La première bibliothèque formée par Moreau à l'hôtel Lamoi-gnon avait été transférée en 1817 dans l'ancien Hôtel de Ville, incendié en 1871 ; dans les 100 000 volumes anéantis alors, se trouvait en particulier le Missel de Jouvenel des Ursins. A cette bibliothèque municipale d'études unique, succédèrent une bibliothèque historique recréee par Jules Cousin à Carna-valet, et une bibliothèque administrative fonctionnant au Petit Luxembourg, puis au Pavillon de Flore des Tuilleries, pendant les travaux de reconstruction de l'Hôtel de Ville. Composée d'ouvrages de droit et d'économie politique, alimentée par des échanges internationaux de publications officielles, importants jusqu'en 1914, elle fut réservée aux besoins des services municipaux jusqu'en 1985, et désormais ouverte à tous les chercheurs, dûment filtrés depuis lors par les vigiles du service de sécurité.

    La grande salle de lecture affirme une conception remise en vigueur aujourd'hui au nom de l'accès direct, c'est-à-dire les lecteurs installés sur toute la surface centrale entourée de livres qui tapissent tous les murs, livres qu'il a fallu bien évidemment totalement évacuer pendant la durée des travaux, ce qui a entraîné une fermeture d'un an. Les menuiseries de chêne clair ont retrouvé leur éclat discret et l'on a refait des lampes sur potence de l'éclairage primitif renforçant la lumière du jour baignant la salle à travers le plafond vitré (qui est aussi source d'échauffement).

    470 000 imprimés, dont 10% étrangers (notamment le fonds de Wattemare sur l'Amérique). 2 300 périodiques, dont 1 300 vivants, 1 600 volumes de manuscrits constituent un ensemble imposant. voué d'abord aux besoins du service de l'Hôtel de Ville, mais d'une grande utilité pour les chercheurs. essentiellement dans les domaines du droit et de l'histoire des deux derniers siècles ; leur présence est bienvenue dans cette bibliothèque où l'on trouve une place dès l'arrivée.

    Un précieux état sommaire des fonds étrangers communicables est donné p. 56-59 avant la présentation du séduisant fonds iconographique, et un aperçu suggestif des documents historiques, imprimés ou manuscrits, sous forme d'un résumé de l'histoire de l'administration de Paris depuis le Moyen âge.

    On le voit, il convient de parler d'un petit livre pour le moins, dont la conception, la réalisation et la présentation, avec des illustrations très bien rendues, font l'honneur à l'équipe dirigée par B. de Buffévent. Il serait appréciable de disposer de telles monographies sur toutes les bibliothèques notables, et pas seulement de Paris.