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    Par Jacqueline Gascuel

    Animation et bibliothèque

    Hasards ou nécessité

    / 'synthèse du colloque organisé à la BPI [...] les 3 et 4 avril 1995. - Paris : Bibliothèque publique d'information, 1996. (Coll. BPI en actes). ISBN 2-84246-005-7. Prix : 100 F (broché).

    En diffusant les actes du colloque qui s'est tenu l'an dernier, la Bibliothèque publique d'information permet de faire le point sur un sujet un peu tabou de la littérature professionnelle : l'animation ne fait l'objet que d'une seule entrée postérieure à 1980 dans l'index du Bulletin des bibliothèques de France - et également d'une seule entrée dans celui du Bulletin d'informations de l'ABF depuis cette même date - et encore il s'agit d'un même auteur relatant une même expérience... dans une BU. Aucune référence pour la lecture publique depuis vingt ans (1) ! Significatif lorsque l'on sait qu'aujourd'hui « le socioculturel a sombré dans la dérision [...] et l'animation est devenue un mot imprononçable (selon Pierre Moulinier in Politique culturelle et décentralisation - Cf. Bulletin d'informations n°170, p. 125). Donc rendons grâce à la Bibliothèque publique d'information, sous la direction de Martine Blanc-Montmayeur, d'avoir osé rouvrir publiquement le dossier. Nous manquions de points de repère récents et en voici. Car ces journées d'études avaient été précédées d'une enquête auprès des BDP (43 réponses reçues) et de 406 BM (153 réponses). Les résultats de cette enquête servent de point de départ à une pertinente synthèse d'Anne-Marie Bertrand sur les politiques d'animation. J'ai toutefois envie de contester son affirmation, reprise des propos de B. Seibel (cf. Bibliothèques municipales et animation, Dalloz, 1984) l'animation n'est pas apparue dans les bibliothèques pour y attirer un nouveau public... » : voilà qui oublie bien allégrement vingt ans de consensus professionnel - de Paul Poindron (in Cahiers des bibliothèques de France, T. II, 1954, p. 4 « N'oublions pas qu'il s'agit souvent de conquérir de nouveaux lecteurs... ») au Cours élémentaire de formation professionnelle de l'ABF, 5e éd., 1977, p. 172 (« L'animation est l'exploitation maximum des ressources dont dispose la bibliothèques pour attirer les futurs adhérents, retenir les nouveaux lecteurs... ,) en passant par le Rapport du groupe d'études ou les multiples écrits d'A. Ronsin, Brigitte Letellier-Richter (« faire lire les non-lecteurs est un des objectifs de l'animation des BCP selon un article intitulé « Le droit de lire , in Bulletin des bibliothèques de France, 1974, n° 1, p. 1), et de quelques autres. Il n'en demeure pas moins vrai que cette position se situait dans un contexte où Le Monde pouvait intituler une série d'articles Des bibliothèques sans lecteurs » (c.1966) - et qu'en 1984, le développement des bâtiments aidant, un nouveau public plus nombreux et plus varié fréquente les bibliothèques et que désormais « l'augmentation de la fréquentation peut apparaître comme une cause, et non une conséquence, de l'apparition de l'animation ».

    Pour sa part A.-M. Bertrand définit toute une série de finalités à l'animation dont la moindre ne serait pas de fournir un outil de légitimation aux bibliothécaires. Suit la synthèse des quatre tables rondes, organisées autour des animations regroupées par type d'activité : expositions, projections, musique, manifestations orales. La conclusion de ces journées par Martine Blanc-Montmayeur pose surtout un certain nombre de questions, comme si elle attendait une réponse non seulement des professionnels des bibliothèques (justifiant leur légitimité) mais aussi de leurs tutelles (dissociant ou fusionnant politique et politique culturelle) et du public.

    1. En 1976, il s'agit de ce qui se fait à Massy... ceci pour la petite histoire. retour au texte