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Zhongguo Guoshuguan fianzhu fijin = Chinese library buildings

1996
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    Par Jacqueline Gascuel
    Du Ke
    Liu Jingju

    Zhongguo Guoshuguan fianzhu fijin = Chinese library buildings

    - Encyclopedia of China publishing house edition, 1996. 37 cm, 290 p. (Texte en chinois et en anglais). ISBN 7-5000-5767-9. Prix : 350 yuan (RMB) - soit un peu plus de 200 F...

    Publié à l'occasion de la tenue à Pékin de la 62econférence de l'IFLA, ce grand album est un ouvrage collectif, rédigé sous la responsabilité de Du Ke et Liu Jingju, d'après une publicité distribuée pendant la conférence. Abondamment illustré, il présente une sélection de 230 bibliothèques construites depuis le début des années quatre-vingt (1) . Dès le premier coup d'oeil, nous percevons l'extrême diversité des styles architecturaux : comme le dit joliment l'introduction, évoquant la dialectique du yin yang, du rond et du carré, le profil des bâtiments peut être courbe ou anguleux, femelle ou mâle » ! Il peut reprendre le contraste de la barre (les espaces de consultation) et de la tour (les magasins) ou s'inspirer des pagodes, évoquer l'architecture coloniale du siècle dernier, le style classique chinois ou imposer le verre resplendissant ; s'enrouler autour d'un vaste atrium ou se développer au sein d'un jardin traditionnel avec ses fontaines, ses plans d'eau, ses arbustes et ses lotus.

    L'ouvrage s'ouvre sur la Bibliothèque nationale de Pékin, que Nouvelles Alexandries nous a déjà montrée, puis est ensuite structuré par régions. Le lecteur occidental pourra regretter que ne figure pas dans l'ouvrage une carte rappelant l'aire d'implantation des différentes bibliothèques, et le cadre climatique, économique et démographique dans lequel elles s'inscrivent. Les fiches techniques qui accompagnent les photos sont parfois un peu sommaires. Visiblement rédigées par des bibliothécaires, elles ne mentionnent jamais le nom de l'architecte, très rarement les coûts ; elles reproduisent la plupart des plans, mais aucunes coupes ; elles fournissent des données chiffrées, mais ne précisent pas la nature des collections ou l'importance de la fréquentation.

    Tous les types de bibliothèques se côtoient dans cette présentation : bibliothèques d'étude, universitaires ou de centres spécialisés ; bibliothèques municipales ou de quartier, bibliothèques provinciales, bibliothèques pour enfants ou d'instituts de formation des maîtres. Toutes les tailles aussi : des plus gros établissements, annonçant plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés, aux plus petits qui n'en comptent que deux ou trois centaines. Elles diffèrent aussi par leurs origines puisque certaines sont héritières d'une bibliothèque antérieure, parfois ancienne, cependant que d'autres sont de création très récente. Quelques-unes ont bénéficié d'un mécénat privé (Chinois de l'étranger).

    Si dans l'analyse de ces bibliothèques de l'empire du Milieu, il fallait rechercher quelques constantes nous retiendrions tout d'abord la taille imposante de la plupart d'entre elles : la municipale qui se construit actuellement à Shanghai devrait être la plus grande bibliothèque publique du monde avec une capacité de 13,2 millions de volumes, plus de 3 000 places de lecture, et bien entendu l'accès aux outils techniques les plus sophistiqués. Tout aussi impressionnante sera la nouvelle bibliothèque municipale de Pékin. Imposante également la bibliothèque pour enfants du Hunan avec ses 11 000 mètres carrés, ses 560 000 volumes et son encadrement qui compte 72 personnes - sans oublier son espace de lecture en terrasse qu'agrémentent pièces d'eau et grandes structures parasols en forme de champignons multicolores. Une deuxième constante, est la multiplication des salles de lecture : entre quinze et vingt-cinq salles pour un total de 1 000 places assises semble un standard couramment admis (des normes on été définies en 1984, mais ne figurent pas dans l'ouvrage). Ce choix conduit à une spécialisation des salles : par disciplines, par langues (chinois / langues étrangères), par supports ; il résulte de la généralisation du libre accès mais il affirme aussi la volonté didactique, celle de rapprocher chaque type de documents de ses usagers. Parfois le style de la salle fait écho au fonds qu'elle abrite, copies de mobilier Ming pour loger le fonds ancien, par exemple. Nous remarquerons enfin le recours très fréquent à deux matériaux peu usités chez nous : la tuile vernissée pour les toitures ou les porches, la céramique pour les revêtements de façade. Leurs couleurs sont un élément important du décor, qui s'agrémente aussi de statues, frises, monuments symboliques du livre.

    La préface nous l'affirme : la Chine est un pays en voie de développement. Ceci est à prendre à la lettre : ces quinze dernières années affichent une courbe évidente de modernisation et d'amélioration du réseau des bibliothèques chinoises, dans un contexte d'ouverture internationale. Si les bibliothèques des années quatre-vingt frappent parfois encore par la modestie de leurs aménagements intérieurs, celles de la décennie en cours insistent sur le confort des usagers - y compris des handicapés -, la place faite à l'action culturelle, les outils technologiques, la mise en réseau, etc. Laissons le mot de la fin aux auteurs: « China will boast even more beautiful modern libraries in its march towards the new century, to disseminate culture and science and promote social progress. »

    1. Quelques-unes sont en cours de construction et seuls des photos de maquettes, dessins et plans figurent dans l'ouvrage. Une postface à l'ouvrage signale que d'autres constructions auraient peut-être méritées d'être citées. retour au texte