Index des revues

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    Par Jacqueline Gascuel
    Pierre Albert

    La Presse française

    Paris : La Documentation française, 1998 792 p. (Les Études de la Documentation Française) - ISBN 2-11-004110-6. 80 FF (Paru également dans la série Notes et Études documentaires, W 5071. ISSN 1152-4677).

    Les études sur la presse de Pierre Albert font autorité depuis une trentaine d'années, et les deux « Quesais-je ?» qu'il lui a consacrés en sont respectivement à leur lle et 8e édition. Nul doute que la présente étude devienne un outil documentaire précieux, à jour en 1998. Bien qu'il soit dépourvu d'un index qui pourrait rendre de grands services, c'est un ouvrage de référence grâce en particulier à l'abondance des tableaux chiffrés, une quarantaine au total, dont les sources, toujours référencées, proviennent d'un large panel d'outils d'information : les publications administratives, syndicales ou associatives, les organes de presse eux-mêmes ou les groupements de publicitaires.

    L'ouvrage s'ouvre justement par une présentation de la documentation disponible pour se terminer par un aperçu historique de l'évolution de la presse en France. Cet ordre un peu insolite reflète le propos initial : répondre par une série d'analyses denses, sans grand lien entre elles, aux interrogations et aux multiples controverses que soulèvent aujourd'hui la situation de la presse, le rôle de ses acteurs, sa place dans l'économie, sa fonction politique, sociale et culturelle.

    Une première partie est consacrée aux caractères généraux et à l'originalité de la presse française. L'auteur, à qui l'on doit plusieurs études comparatives entre la presse allemande et la presse française, analyse la perte d'audience des quotidiens français, situation qui les apparente à ceux des pays du sud de l'Europe, alors qu'aux États-Unis, comme en Grande-Bretagne, en Allemagne ou au Japon, la presse quotidienne reste bien achalandée. Un court chapitre consacré au statut de la presse rappelle l'évolution de la législation depuis la Loi de 1881 et l'ordonnance d'août 1944 jusqu'aux textes des années 80. Une deuxième partie, la plus importante de l'ouvrage, est intitulée «Organisation et structures Elle embrasse des aspects aussi différents que ceux de la fabrication, de la distribution, de l'aide de l'État, des groupes de presse, de l'investissement des entreprises industrielles dans la presse (un phénomène qui n'est apparu en France que depuis quelques années), ou de celui des grands groupes étrangers, notamment dans la presse économique, technique et professionnelle. L'étude des publics est plus rapide et peut prêter à de multiples interprétations tant les données sont mal connues, les sources divergentes, les études de marché décevantes. La dernière partie est consacrée à une présentation des différents organes de presse. Et là encore on retrouve un ensemble de données extrêmement précises : année de création, évolution de la diffusion, historique du titre, principaux rédacteurs et propriétaires, tableaux comparatifs, etc.

    Comme déjà dit, un aperçu historique prend place à la fin de l'ouvrage. Succinct, il a pour objectif essentiel d'expliquer l'originalité de la presse française par rapport à celle des autres pays occidentaux. Et s'il remonte aux feuilles volantes du XVesiècle, il s'arrête à la reprise de l'après-guerre, les années quarante ayant connu un profond bouleversement et une expansion extraordinaire, lorsque la presse n'a plus été limitée par le rationnement du papier. Une longue bibliographie complète l'ouvrage ; en sont exclus les écrits de journalistes, essais ou mémoires qui apparaissent souvent comme des plaidoyers pro domo ou encombrés de souvenirs anecdotiques. On pourra le regretter, mais l'auteur nous invite à faire plutôt confiance aux travaux de la recherche universitaire.