Une nouvelle édition de ce manuel devenait indispensable : 7 ans déjà, depuis la 3e édition, et le sujet - revues et périodiques - souffre plus que tout autre d'obsolescence. Merci aux auteurs de tenter à nouveau de faire une sélection, un choix, avec tout ce que cela peut comporter de difficultés, entre les quelque 50 000 titres déclarés vivants au dépôt légal.
Le plan général de l'ouvrage reste conforme aux éditions précédentes : synthèse historique sur la presse en France, et les moments forts de son développement ; quelques pages sur les régimes législatifs et réglementaires qui ont marqué son histoire, c'est très utile.
Les quotidiens ne sont traités - rapidement - que dans cette mise en situation historique : les rédacteurs ont fait le choix de ne présenter ni les quotidiens nationaux (à l'exception de l'Equipe), ni les publications d'intérêt strictement local ou régional. J'avoue regretter que les quotidiens nationaux ne soient pas présentés longuement, les enquêtes montrant que plus de la moitié des étudiants ne lisent aucun quotidien national, il n'eût peutêtre pas été superflu de le faire ici, dans un manuel à l'usage de bibliothécaires, mais aussi de professionnnels en formation (bibliothécaires, ou Capes).
Il est certain que cette partie de l'ouvrage est très rapidement survolée, appelant beaucoup de questions, et peut-être un volume spécifique ?
Le deuxième chapitre situe la place des revues dans une bibliothèque : traitement bibliothéconomique, dépouillement, utilité, difficultés de conservation et de mise à disposition. Les cédéroms sont très peu mentionnés ; quelques lignes dans l'introduction générale, un peu plus dans l'article de Jacqueline Gascuel. Il me semble que leur apport documentaire, mais aussi de stockage d'information -réutilisable, indexée en texte intégral - valait plus de développements. En particulier, tous les apports dans le dépouillement rendu possible, les repérages en texte intégral,... Le Monde diplomatique est bien décrit, mais bien peu d'autres tout aussi important pour les années qui viennent : La Recherche, L 'Histoire, le Monde, le Journal officiel, ... que de mètres linéaires et de tonnes économisées !
La deuxième partie, la plus importante, est consacrée à une analyse des titres sélectionnés, fiches signalétiques détaillées, avec prix et adresse e-mail quand elle existe (une première !). Dans la notice critique, selon les rédacteurs, l'analyse sera descriptive ou réellement critique. J'ai parfois eu l'impression qu'elle reprenait trop directement les présentations faites par les éditeurs eux-mêmes... me suis-je trompée ?
Sélectionner 802 titres sur la masse des publications périodiques n'est pas une mince affaire : pour cela, les deux coordinatrices ont, en suivant grossièrement la Dewey, confié chaque secteur à un bibliothécaire expérimenté dans le domaine. Tout choix comporte une part de subjectivité, je ne tomberai pas dans le travers : pourquoi celui-ci ? Et pas celui-là ?
Et pourtant quelques remarques :
Des absences importantes : peu de revues sur l'automobile (Auto-plus, l'Argus automobile) pourtant difficilement évitables en BP. De même, les magazines très prisés de jeux vidéo ou jeux électroniques sont totalement inexistants : Consoles plus, joystick, joy-pad, ... qui s'arrachent chez les adolescents, garçons pour la plupart, c'est très dommage.
Tout ouvrage collectif est une synthèse et montre aussi des subjectivités différentes : c'est un atout.
Tout cela ne fait que montrer combien les acquisitions sont une tâche difficile, subjective, et qu'elles doivent être l'objet de réflexions réellement collectives. Cet ouvrage se veut un guide, et jamais une prescription, c'est tout son intérêt de nous montrer à voir, à comprendre et à apprendre, sans jamais limiter les curiosités des lecteurs et des bibliothécaires.