Nous sommes nombreux à avoir suivi les cours de catalogage dispensés par Roger Pierrot à l'ENSB quand elle était encore rue Louvois; mais rares étaient ceux qui parmi nous savaient que Roger Pierrot ne se contentait pas d'être un grand bibliothécaire, un des meilleurs artisans du « Catalogue 60-69 ». Il était et il est encore un des meilleurs spécialistes de Balzac.
Ses amis et ses élèves lui ont dédié ce livre d'hommage qui aurait pu s'intituler aussi « Éloge de la bibliographie » : toutes les communications présentées, que ce fût autour de Balzac, de Flaubert ou d'autres auteurs, la mettent à sa véritable place. Elle est plus qu'une recension d'oeuvres. « Elle s'étend à l'étude de la fabrication, de la transmission et de la réception des oeuvres qu'elle étudie en tant qu'elles sont des formes matérielles conservées, elle appartient à l'histoire et à l'histoire littéraire, qu'elle englobe sans dispersion dans le mouvement de sa plus grande amplitude» : ainsi la définit Stéphane Vachon, et c'est ainsi également qu'elle est à l'oeuvre dans les éditions des romans et de la correspondance de Balzac que fit Roger Pierrot.
Raymond-Josué Seckel avait eu l'amabilité de nous permettre de publier, dans le Bulletin 173, son intervention à ce colloque, « Le bibliothécaire, la bibliographie et l'édition », laquelle est marquée par l'influence de Roger Pierrot quand il dirigeait le Département des imprimés à la BN. Florence Callu rappelle combien le Département des manuscrits, quand il en assurait la direction, lui est redevable de son enrichissement grâce aux correspondances et manuscrits d'auteurs contemporains et du XIXe siècle.
La liste des travaux de Roger Pierrot clôt ces mélanges. Elle est impressionnante : plus de cent soixante-dix entrées, qui témoignent du goût de Roger Pierrot pour les auteurs du XIXesiècle et de ses connaissances. N'oublions pas la magnifique biographie de Balzac publiée en 1994 chez Fayard et rééditée en 1999, qui s'appuie sur la correspondance, ainsi que celle de Mme Hanska chez Stock en 1999. Nous espérons qu'il y ait encore des bibliothécaires pour suivre la voie que Roger Pierrot a tracée.