La a politique décidée et conduite par la Ville de Montpellier (225 000 habitants) s'inscrit dans le mouvement de rénovation des bibliothèques centrales des grandes villes. Sans prendre sur l'enveloppe régionale consacrée aux petits et moyens équipements, l'instauration par la loi du 13 juillet 1992 de crédits spécifiques gérés conjointement au niveau national par la Direction du livre et de la lecture (ministère de la Culture) et par le ministère de l'Intérieur permet d'intensifier l'équipement de bibliothèques municipales à vocation régionale, en prenant en charge 40 % de leur coût total.
Douze communes se sont portées candidates à ce programme : Orléans et Poitiers ont ouvert leur établissement en 1994 et 1996, La Rochelle et Limoges en février et septembre 1998, Montpellier en novembre 2000, Châlons-en-Champagne en mars 2001. Six villes continuent à réaliser leur projet : Marseille, Nice, Reims, Rennes, Toulouse et Troyes.
La politique de Montpellier ne se limite pas à cette importante opération puisque, dans le cadre d'une mise en réseau des équipements culturels, la ville construit en même temps des médiathèques de quartier et souhaite offrir aux Montpelliérains une bibliothèque virtuelle.
En 1993, le bureau municipal de Montpellier a adopté un plan de développement de la lecture, de l'image et du son qui prévoit la construction de cinq médiathèques de quartier et d'une nouvelle bibliothèque centrale.
La ville de Montpellier, qui disposait en 1993 de huit bibliothèques de quartier d'une superficie moyenne de 141 m2, devrait offrir à terme aux Montpelliérains cinq médiathèques d'au moins 1000 m2chacune.
Ce schéma directeur s'inspire de plusieurs principes : l'affirmation du rôle social des bibliothèques et des médiathèques, le souci d'un aménagement global des quartiers et du centre-ville, la réalisation d'équipements spécifiques forcément plus vastes et moins nombreux (passage de douze à huit), le renforcement de la vocation régionale de la bibliothèque centrale en partenariat avec l'État et les bibliothèques languedociennes.
En janvier 1995, la première médiathèque de quartier, Victor Hugo, réalisée par Bernard Laugier, a ouvert ses portes dans le quartier Lemasson-Tastavin-Croix d'Argent. Il ne s'agit plus seulement de mettre à la disposition des habitants un simple dépôt de livres (100 m2à l'ancienne bibliothèque Émile Zola), mais d'offrir sur 1 000 m2un véritable lieu de convivialité avec 175 places assises et 51 468 documents. Cette médiathèque est composée d'un secteur pour adultes, d'une section pour la jeunesse, d'un espace musique et multimédia, d'une salle d'animation et de vidéo collective.
En octobre 1997, la médiathèque Jean-Jacques Rousseau (2 000 m2), imaginée par Jeanne-Laure Lollini, remplace la bibliothèque pour adultes Joseph Delteil (300 m2) et la bibliothèque enfantine Jules Verne (100 m2) dans le centre du quartier de la Paillade, situé en zone sensible. Elle offre 260 places assises, 71 374 documents, et comprend de nombreux services : ludothèque, salle d'animation, salle de vidéo collective, espace pour la musique et la vidéo individuelle, laboratoires de langues, secteur pour les adultes, zone pour les périodiques, section pour la jeunesse, espace pour les bébés lecteurs, salle d'usuels et consultation des cédéroms et d'internet. Depuis n'importe lequel des 17 micro-ordinateurs du réseau géré par le logiciel de la société Archimed, les usagers de la médiathèque peuvent accéder à une collection de 150 cédéroms.
La troisième médiathèque de quartier Garcia Lorca, située aux Près-d'Arènes et construite par Pascal Boivin et Claudie Broussous, a ouvert ses portes en janvier 2001. Dans un bâtiment de 1 246 m2, il est proposé 165 places assises et 32 000 documents répartis dans quatre lieux : une bibliothèque multimédia pour la jeunesse (livres, CD audio, cédéroms) dotée d'un espace pour les bébés lecteurs, un secteur multimédia pour les adultes, une salle d'actualité (usuels, cédéroms, périodiques), une salle d'animation et de vidéo collective.
La quatrième médiathèque, Tolstoï, sera localisée dans le quartier Nord à l'emplacement d'une patinoire désaffectée. Abandonnant une classification par support ou par public, les collections pourraient être présentées thématiquement. Les lieux d'action culturelle seraient également renforcés pour mettre davantage en valeur les collections : salle d'actualité, salle d'initiation aux nouvelles technologies, salle de vidéo collective, salle d'animation. La cinquième et dernière médiathèque de quartier, Shakespeare, sera destinée au Petit Bard, à Celleneuve et aux Cévennes.
Pour chaque équipement de quartier, un programme différent a été appliqué en fonction de l'évolution des usages. Le visiteur est informé de manière attractive par l'intermédiaire d'une signalétique fonctionnelle et esthétique, qui a été commandée par la bibliothèque et conçue chaque fois par un artiste : Hervé Mangani pour Victor Hugo et Garcia Lorca, Gérard Matharan pour Jean-Jacques-Rousseau. Pour desservir les publics empêchés ou ne pouvant se déplacer dans ces nouveaux équipements, le service du bibliobus a été rénové : nouveau local de 390 m2en 1998, informatisation en 1999, achat d'un véhicule neuf pour le second bibliobus en janvier 2001.
En 2001, nous avons atteint la surface moyenne de 750 m2par équipement de quartier et par conséquent dépassé la moyenne nationale des villes comprises entre 100 000 et 300 000 habitants (403 m2). Désormais, le public dispose d'une grande médiathèque, de deux médiathèques moyennes et de trois bibliothèques de proximité.
L'adoption d'un tarif unique d'abonnement pour les Montpelliérains et les Héraultais vient d'entraîner une augmentation des inscriptions dans les médiathèques de quartier. En tenant compte de l'expérience montpelliéraine et de la création de médiathèques à Mauguio, à Villeneuve-lès-Maguelonne et à Saint-Jean-de-Védas, un schéma de développement de la lecture publique pourrait être envisagé au niveau de la future agglomération.
Par cette politique de construction de médiathèques, la ville de Montpellier entend signifier que les quartiers ne doivent pas disposer de la portion congrue ou d'un service minimum : ainsi, à Jean-Jacques-Rousseau, à Victor-Hugo et à Garcia Lorca, le public peut-il emprunter des disques optiques. Cependant, pour piloter un tel réseau, il n'était plus pensable de conserver une bibliothèque centrale dans des locaux inadaptés de 3 000 m2.
Le 26 octobre 1995, le conseil municipal de Montpellier décide de construire une bibliothèque municipale à vocation régionale de 15 000 m2de surface hors oeuvre (SHON) pour un coût d'objectif de 250 millions de francs, qui regroupera à la fois la bibliothèque centrale et les archives municipales historiques (1 000 m2). La nouvelle bibliothèque centrale construite par Paul Chemetov et Borja Huidobro, avec une signalétique originale de Jacques Touillon de la société SEV, dispose d'une surface utile de plus de 12 000 m2et comprend deux bâtiments situés à 300 m l'un de l'autre : la médiathèque Fellini ouverte dès janvier 1995 et la bibliothèque d'Antigone (10 000 m2).
Cette bibliothèque offre 160 000 documents classés en libre accès d'une façon thématique et 1 333 places assises dont 676 dans les salles de travail. Environ 3 500 personnes la fréquentent chaque jour, et le nombre de prêts correspond curieusement au chiffre des entrées. Le volume des inscrits a déjà été multiplié par cinq.
À une distinction traditionnelle entre une section pour enfants et une section pour adultes a été préférée une organisation des fonctions et des espaces tendant à réunir ces deux publics. Ce rapprochement permet de lutter contre l'arbitraire de la distinction entre collections adultes et collections enfants, d'entraîner très tôt les enfants dans une fréquentation de l'ensemble de la bibliothèque, et de limiter ainsi la perte de lecteurs adolescents que l'on constate habituellement lors du passage de la section jeunesse à la section adultes.
Dans chaque espace thématique, les documents pour la jeunesse sont proches des documents pour les adultes. Des espaces aménagés pour la lecture entre les secteurs pour adultes et les secteurs pour enfants favorisent la rencontre des deux publics autour des mêmes ouvrages, et plus particulièrement avec succès dans l'espace situé au centre des collections de bandes dessinées. Dans la bibliothèque des sciences et loisirs, des documents mélangés sur les rayonnages sont utilisés indifféremment par les adultes et les enfants dans une parfaite harmonie. Seuls les lecteurs préscolarisés, les bébés lecteurs, disposent d'un espace avec des collections particulières et une ergonomie adaptée à leur taille, où enfants, parents et grands-parents lisent ensemble des histoires.
Après quelques mois d'ouverture, ce dispositif fonctionne à la satisfaction générale. Pour pallier l'inconvénient du bruit, des salles de lecture sont aménagées aux extrémités ouest et est de chaque plateau thématique. Au troisième étage, les salles patrimoniales (salle de documentation régionale, salle de consultation de la réserve précieuse, archives municipales) sont accessibles après habilitation.
En 1982, le service de prêt aux écoles est créé à la suite d'une convention entre la ville de Montpellier et l'Association Languedoc-Roussillon pour le développement des bibliothèques centres documentaires (ABCD). L'objectif, qui était d'aider à la création et au fonctionnement des bibliothèques des écoles maternelles et primaires de Montpellier, a été atteint : 128 crèches et écoles renouvellent régulièrement le fonds de leur BCD grâce aux ouvrages déposés.
Dans la BMVR, la bibliothèque des écoles est implantée au rezde-chaussée du bâtiment sur 566 m2, dans une ambiance conviviale, avec des rayonnages de 1,50 m de haut et 40 places assises, comme une BCD modèle. Le transfert de notices entre la bibliothèque municipale et les établissements scolaires sera possible par échange de disquettes ou en ligne. Assurant un large accueil des classes et des groupes, ce service se transformera en véritable centre de ressources et de documentation (43 000 ouvrages) sur la littérature de jeunesse, en coopération avec l'ABCD (9 228 ouvrages) et la Bibliothèque départementale de prêt de l'Hérault.
Du fait de l'existence du Festival international du cinéma méditerranéen, la vocation d'équipement consacré à l'image en mouvement est renforcée à la médiathèque Fellini.
Fondée en 1987 et pionnière dans le secteur des vidéothèques municipales, la médiathèque Federico Fellini, département Image en mouvement de la bibliothèque municipale centrale, propose 2 300 m2et 582 places assises ; 6 500 films de fiction et documentaires sont consultables sous forme de vidéo analogique et de DVD. Par délibération du conseil municipal du 30 avril 1998 adoptant une convention avec le Centre national de la cinématographie, la médiathèque Fellini accueille l'ensemble de la collection « Images de la culture danse ».
Nul doute que la musique fait partie intégrante du spectacle cinématographique : la nostalgie dans les oeuvres de Fellini serait-elle aussi émouvante sans la musique de Nino Rota ? C'est pourquoi la médiathèque Fellini fait la part belle aux bandes originales de film et à leurs partitions, en proposant le prêt et l'écoute individuelle sur place de plus de 1 000 musiques de film. Il s'agit d'une véritable bibliothèque du cinéma, avec plus de 4 000 ouvrages et une vingtaine de revues spécialisées qui abordent tous les thèmes de l'image en mouvement : études des oeuvres des plus grands réalisateurs, regards sur les cinématographies nationales, biographies de cinéastes et d'acteurs, essais critiques sur le cinéma et la télévision. Il est possible d'effectuer des travaux de recherche sur place, mais certains documents sont emprun-tables pour prolonger à domicile le plaisir de la lecture.
Fidèle à sa volonté de faire partager à tous les progrès des nouvelles technologies, la médiathèque Fellini offre également la consultation de vidéos numériques. Depuis novembre 2000, un service de prêt de DVD est mis en place avec une collection de 1 000 DVD.
L'image par écran est présente au coeur de la bibliothèque du cinéma. Six postes informatiques sont dédiés à la consultation de cédéroms sur le cinéma et à la recherche documentaire sur internet. La numérisation d'une partie des archives d'une télévision locale met à la disposition de tous un précieux fonds audiovisuel patrimonial.
Comme au cinéma », deux auditoriums sont destinés à la projection de films de fiction et de documentaires : la salle Jean-Vigo (110 places) et la salle Orson-Welles (30 places). Autour de thématiques particulières, ces projections publiques gratuites ont lieu chaque jour.
L'image en mouvement apparaît comme une des vocations régionales de la bibliothèque de Montpellier : conservation du patrimoine écrit et audiovisuel, dépôt légal, bibliographie régionale et bibliothèque d'Occitanie, centres de ressources pour la danse et la littérature de jeunesse, formation, initiation aux nouvelles technologies, service pour les malvoyants ou espace Homère.
Le déplacement des personnes déficientes visuelles à l'intérieur du bâtiment central est facilité par la mise en place, au rez-de-chaussée, de bandes noires de repérage (comme à la gare de la Part-Dieu) et, à tous les étages et dans les ascenseurs, de balises émettant des informations d'orientation et de localisation des espaces.
Dans les différentes salles, six téléagrandisseurs permettent de grossir les caractères des ouvrages consultés : au forum de l'actualité », à musique et danse ", en histoire et société », en littérature et art au patrimoine , à à la médiathèque Federico-Fellini. Le catalogue informatique de la bibliothèque est équipé d'un logiciel de grossissement de caractères.
L'espace Homère est plus particulièrement consacré au public malvoyant ou non-voyant, estimé à 2 000 personnes en Languedoc-Roussillon. Ce lieu localisé au deuxième étage est totalement ouvert sur l'espace "littérature et arts ». Il comprend une banque d'accueil où se trouve en permanence une personne formée au braille, des rayonnages comportant des documents en libre accès et quatre cabines de lecture et d'écoute assistées par ordinateur accessibles sur rendez-vous :
Dans ces cabines, tout document écrit de la bibliothèque accessible au public peut être scanné, afin d'être lu en braille ou écouté grâce à la synthèse vocale. La consultation d'internet permet aux lecteurs d'interroger leurs favoris ou de naviguer librement.
Sur les rayonnages sont disponibles en prêt pour le public adulte plus de 2 000 ouvrages en gros caractères, des documents numériques et 1100 cassettes ou CD de textes enregistrés (romans, poésie, documentaires...). Mais il est possible également de les écouter sur place à l'extérieur des cabines. Du fait de leur volume important, 150 ouvrages en braille sont stockés dans les magasins : une liste en braille permet de choisir le titre que l'on souhaite emprunter.
Les documents réservés aux enfants déficients visuels (albums tactiles, documents en gros caractères, cassettes ou CD de contes ou de romans) sont présentés au sein de l'espace jeunesse du deuxième niveau, sur des rayons bien identifiables.
À la médiathèque Federico Fellini, on trouve des casques pour l'audiovision qui permettent aux personnes malvoyantes de "voir » des films grâce à des commentaires ajoutés à la bande-son originale.
Depuis sa création par la BPI, la bibliothèque participe au catalogue collectif d'éditions adaptées ou accessibles aux malvoyants. Ainsi la bibliothèque municipale centrale offre-t-elle un accès simple et performant aux déficients visuels par l'intermédiaire du braille et des documents électroniques.
Depuis 1998, la bibliothèque municipale a décidé de remplacer un système de gestion informatique devenu obsolète et qui ne passait pas l'an 2000 par un logiciel bibliothéconomique moderne. Aujourd'hui Port-folio de la société Best-seller effectue les étapes classiques du circuit du document : acquisitions, dépôt légal, catalogue, périodiques, circulation, communication sur place. Par rapport au logiciel maison », d'autres fonctionnalités sont désormais plus étendues : couplage du module de circulation avec l'antivol, informatisation des bibliobus, prêt secouru en cas de panne du réseau, OPAC graphique (sous Internet Explorer) permettant la consultation et la réservation à distance.
Le but est d'offrir également au public des services multimédias nouveaux intégrés à la recherche habituelle grâce à une interrogation multibase. L'Entreprise industrielle a mis en place les différents éléments de ce projet : consultation de cédéroms en réseau, lecture de vidéos numérisées, gestion électronique de documents numérisés par la bibliothèque ou par un prestataire de services, consultation d'internet en navigation libre ou guidée par un annuaire de sites sélectionnés par la bibliothèque, accès aux catalogues d'autres bibliothèques grâce à la norme Z 3950.
La conception d'une « logi-thèque " comme lieu unique de la culture numérique est abandonnée au profit de services multimédias diversifiés et mieux répartis sur l'ensemble des bibliothèques et des médiathèques (Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau, Garcia Lorca, Fellini, Antigone) et à l'intérieur de la bibliothèque municipale centrale. Ainsi le "forum de l'actualité », la salle d'initiation, le centre de ressources pour les écoles, la salle multimédia pour les enfants, la bibliothèque d'Occitanie et de recherche, le département " Image en mouvement de la médiathèque Fellini proposent-ils une offre multimédia.
Cependant, la salle multimédia de la médiathèque Jean-Jacques Rousseau (150 m2) a préfiguré le présent en répondant depuis trois ans aux objectifs d'un Espace culture multimédia : 6 653 consultations en 2000. Les usages apparaissent clairement : utilisation importante de la bureautique par les scolaires ; consultation d'ouvrages de référence et ludo-éducatifs par les enfants et leurs jeunes parents ; apprentissage des langues sur un support multimédia ; formations à la recherche d'emplois sur internet en partenariat avec l'association Acteurs et avec les organismes chargés de l'orientation et de l'aide sociale sur le quartier (mission locale d'insertion, plan local d'insertion par l'économie) ; activités d'expressions artistiques et culturelles sur internet en collaboration avec le collège des Escholiers de la Mosson et les associations du quartier (Défi, AJPPN) ; atelier d'écriture et d'initiation aux techniques de l'infographie à travers le thème de l'amour, dont les poèmes sont diffusés sur internet dans le cadre de la Fête de l'internet (du 2 au 4 mars 2001) ou à l'occasion du Printemps des poètes (du 26 mars au 14 avril 2001).
En 2001, le développement de la consultation et du prêt de cédéroms ou de DVD (5 100 en prêt) ainsi que l'interrogation d'internet seront poursuivis activement. Dans le réseau des bibliothèques et des médiathèques, 70 accès à internet sont offerts aux Montpelliérains.
De 1998 à 2000, des liaisons propriétaires en fibres optiques ont été installées par la ville de Montpellier sur l'axe hôtel de ville-médiathèque Fellini-bibliothèque d'Antigone. Suite à l'ouverture en juin 2000 de la première ligne de tramway, et parallèlement à l'avancement de l'installation des voies de la deuxième ligne, seront établies des liaisons informatiques avec les médiathèques de quartier, les institutions culturelles, l'office du tourisme, les administrations, les écoles, les collèges, les lycées, les universités, les hôpitaux, la bibliothèque départementale de prêt de l'Hérault, la bibliothèque interuniversitaire de Montpellier...
En décembre 2000, la ville de Montpellier a créé le réseau métropolitain PEGASE, qui supportera un haut débit adapté à la diffusion de services informatiques et téléphoniques, de multimédia et de vidéo numérique. Au premier semestre 2001 sera lancé un appel d'offres international en vue de trouver un opérateur, qui doit rendre le réseau opérationnel sous deux ans. Ainsi se constituent les tuyaux » nécessaires à la communication de tous types d'information.
Au niveau du contenu, les propositions de la bibliothèque sont déjà bien réelles. Depuis novembre dernier, des images en mouvement sont consultables simultanément entre les deux bâtiments de la bibliothèque centrale (Fellini et Antigone). Grâce à une opération de rétroconversion des fichiers de grande ampleur, l'ensemble du catalogue du réseau des bibliothèques (435 000 notices, 895 258 exemplaires) est interrogeable sur un site internet complémentaire de celui de la ville (www.ville.montpellier.fr/bm/). Une bibliographie régionale (articles de périodiques, livres, CD, cédéroms) est individualisée à l'intérieur de notre catalogue.
La bibliothèque conserve un fonds ancien important (120 000 ouvrages avant 1810) et un fonds de bibliophilie contemporaine d'exception (Sabatier d'Espeyran). Depuis le XIXe siècle a été constitué un fonds languedocien et occitan particulièrement rare (102 000 documents). Au cours de l'année 2000, le fonds Languedoc s'est enrichi de 1 954 livres. La bibliothèque est dépositaire du dépôt légal des imprimeurs du Langue-doc-Roussillon et, grâce à une convention avec la Bibliothèque nationale de France, reçoit un exemplaire des livres édités en région. Un plan de microfilmage a permis de traiter les quotidiens régionaux majeurs : Le Messager du Midi, L'Éclair, Le Petit Méridional et Le Midi libre.
Parallèlement au développement de la lecture publique et à l'informatisation, la Ville mène une politique d'acquisition patrimoniale active, dont les axes principaux sont la bibliophilie contemporaine (deux éditions du Déluge d'Ovide illustrées, l'une par Anne Slacik, l'autre par Patrice Vermeille), la reliure d'art (cette année, celle de Rose Adler datée de 1925) et l'oeuvre de Joseph Delteil (correspondance adressée à l'écrivain par Boylesve, Chagall, Mac Orlan, Maritain, Montherlant, Régnier, Soupault, Valéry).
Suite à la numérisation de plusieurs séries de documents (douze heures d'image en mouvement d'une télévision locale ; 20 000 pages des dossiers de presse du « forum de l'actualité consacrées au Languedoc ; 2 500 dessins d'Amelin concernant Montpellier et l'Hérault dans les années 18201840 ; manuscrits médiévaux ; manuscrits de l'écrivain Joseph Delteil ; livres numériques de la bibliothèque du Languedoc, journaux du XIXesiècle) et à la généralisation d'intemet, l'usager pourra d'ici peu consulter en ligne des documents originaux.
À Montpellier, ville du livre et de l'image, nous assistons à la fois à la naissance de plusieurs bâtiments (déjà cinq constructions) indispensables à la convivialité et aux services de base d'une médiathèque (lecture sur place, prêt, action culturelle) et à la mise en réseau d'une information accessible à distance, c'est-à-dire à la constitution d'une vaste bibliothèque virtuelle.
Consultant notre catalogue par internet avant toute visite, nombreux sont les lecteurs venus d'ailleurs : Américaine passionnée par les manuscrits de l'abbaye de Gellone, Belges recensant les recueils d'emblèmes du xvr2 siècle, Canadiens inventoriant les éditions du xvme, Italiens et Hollandais intéressés par les manuscrits et les livres de Vittorio Alfieri, Slave préparant une étude sur l'oeuvre de Rousseau, ou encore Japonais travaillant sur les grammaires ou manuels de langues asiatiques au xvme siècle, Espagnols attirés par les collections de goigs du fonds Vallat. On pourrait multiplier les exemples...
Dans le département histoire et société de la bibliothèque centrale, douze cabines permettent l'apprentissage des langues sur support optique après prise de rendez-vous. Le " forum de l'actualité » dispose d'un espace pour la presse internationale présentant 80 périodiques. En 2001, le don d'ouvrages par le consulat général britannique de Marseille, la création d'une commission thématique d'acquisition consacrée aux langues et des animations dans le cadre de l'Année européenne des langues traduisent une ouverture internationale de la bibliothèque.