La bibliothèque a vocation à offrir au regard critique du lecteur le plus large éventail de la production. Mais elle a, entre autres missions, celle de contribuer à la cohésion de la collectivité. À ce titre, le bibliothécaire doit refuser l'acquisition de documents prônant ouvertement l'exclusion de certaines catégories de la population, ou déclarant l'inégalité de certains par rapport à d'autres. Le bibliothécaire s'appuie sur les valeurs constitutionnelles de la nation. Il n'oubliera pas que les auteurs de ces documents sont susceptibles d'être traduits en justice (voir références juridiques infra).
Pour les ouvrages « douteux », il est toujours utile de rechercher des références extérieures difficilement contestables :par exemple, le refus d'acquérir des documents d'une prétendue Église peut s'appuyer sur les listes établies par des commissions parlementaires (telle celle présidée il y a quelques années par André Vivien) ou encore les décisions du ministère de l'Intérieur. Dans tous les cas, il faut expliquer clairement les choix.
Les demandes de lecteurs sont légitimes, mais ne sont pas nécessairement suivies d'achat si elles contreviennent à ces principes. On pourra y répondre par le recours au prêt auprès de bibliothèques ou d'établissements spécialisés dont les collections sont plus importantes et pour lesquels ces documents font normalement partie de leurs collections.