Madame l'Adjointe au Maire,
Madame la Présidente,
Monsieur le nouveau Président,
Mes chers collègues,
Le 28 décembre 1750, il y a donc exactement 250 ans, le roi de Pologne et duc de Lorraine Stanislas publiait, dans le courant des Lumières, un édit « portant établissement d'une bibliothèque publique à Nancy Le discours officiel qui fait les bibliothèques municipales en France filles de la Révolution comporte donc de notables exceptions ; et notre ami Gérard Michaux, professeur à la faculté de lettres de l'université de Metz, nous a appris, Madame l'Adjointe au Maire, que l'abbaye bénédictine de Saint-Arnould, à Metz, avait ouvert dès 1785 sa bibliothèque à la population.
Ainsi, les Lorrains vous disent, avec l'accent du Sud-Ouest, leurs richesses en matière de bibliothèques :
Nous avons encore devant les yeux l'exposition « Trésors des bibliothèques de Lorraine ", qui rassemblait 205 documents parmi les plus précieux conservés dans 17 bibliothèques. Présentée successivement, du printemps 1998 à l'été 1999, à Nancy, à Épinal, à Bar-le-Duc, à Metz, à Sarrebruck et à Luxembourg, elle a pu être organisée grâce au soutien décisif de la Région Lorraine. Il reste encore quelques exemplaires (en vente sur notre stand régional) du somptueux catalogue qui accompagnait l'exposition. Je vous signale par la même occasion que la bibliothèque municipale de Metz vous offre une riche palette d'affiches. En cas d'achat du catalogue par exemple, vous aurez droit en plus à une pochette-surprise.
J'aurais le sentiment de faillir à ma tâche si je ne rappelais pas ici le combat en faveur de la bibliothèque de secteur de notre ancien collègue de Saint-Dié Albert Ronsin, avec la revue Lecture et bibliothèques, puis avec Médiathèques publiques. Aujourd'hui, l'intercommunalité donne à ce concept une nouvelle jeunesse.
Il ne vous aura pas échappé que, dans les visites professionnelles du lundi, toujours appelées visites de bibliothèques, nous vous proposons de sortir des bibliothèques pour aller voir à Nancy le musée de l'École de Nancy ou le musée des Beaux-Arts, et la mine de Neufchef en même temps que la médiathèque de Nilvange. Naturellement, si vous passez trois jours à Metz, vous ne manquerez pas d'y découvrir aussi les musées de la Cour d'Or, musées de site qui incorporent les thermes antiques et le grenier médiéval de Chèvremont, de même que vous serez nombreux à participer ce soir à la visite guidée de la ville.
Vous avez remarqué que le parking est bien rempli : nous voisinons, ce matin, avec une autre pratique que d'aucuns qualifient aussi de culturelle : le marché aux puces, au parc des expositions. À côté des stands des brocanteurs se trouve un hall où chacun peut vendre et acheter, comme dans les marchés aux puces de nos villages ; ce matin, exceptionnellement, ces marchands-là sont installés à l'extérieur. À la fois collection, commerce et recherche des racines, cette activité peut, d'une certaine façon, se comparer à la nôtre !
J'exprimerai deux regrets : nous avions souhaité vous faire connaître l'une des plus belles salles de concert d'Europe, l'Arsenal, recréée par Ricardo Bofill, et vous offrir le concert de musique classique de ce soir, mais il est joué à guichets fermés : il est donné à l'occasion de la fête des Mères. L'un ou l'autre pourra quand même tenter sa chance, avec le rachat de place au dernier moment, à la caisse. Par contre, ceux qui resteraient à Metz lundi soir pourront assister à l'Arsenal au récital de la soprano Renée Fleming. Je signale encore, dimanche après-midi, pour ceux qui ne seraient pas membres de l'ABF, l'opéra d'Alban Berg Lulu, à l'opéra de Metz, et ce soir, au Caveau des trinitaires, un concert de Pierre Hanot, chanteur local, qui mêle le rock à la poésie et qui vient de publier un nouvel album sous le titre Vu à la télé.
Mon second regret est de ne pouvoir vous proposer la visite de l'exposition internationale conçue par le Centre de culture contemporaine de Barcelone en partenariat avec la Mission 2000 et qui ouvrira ses portes le 1er juin, jus-qu'au 1er novembre, près de Forbach, à Petite-Rosselle, sur le site minier du carreau Wendel : une exposition consacrée à « L'aventure du travail qui pourra être couplée avec la visite guidée du site minier.
Vous reviendrez donc en Lorraine et il fera beau !
Permettez-moi, Madame l'Adjointe au Maire, de citer à mes collègues le titre d'un ouvrage de M. Jean-Marie Rausch qui n'est pas sans relation avec le thème de notre congrès et qui, avec concision et de façon imagée, définit à la fois la Lorraine et le sens de son action et de la vôtre : Le Laminoir et la puce.
Laissez-moi vous dire ma satisfaction d'accueillir un groupe important de Lorrains et de rappeler que trois des quatre conseils généraux de Lorraine ont pris en charge les inscriptions au congrès des bibliothécaires de leur département. Je salue en particulier ceux qui sont ici chez eux, les collègues mosellans.
Peut-être avez-vous déjà procédé à un inventaire du contenu de vos porte-documents : à vrai dire, nous avions suggéré à la société Filmolux de rechercher plutôt un petit sac à dos, très mode et qui eût été en même temps un clin d'oeil, pour les plus anciens, au sac à dos légendaire de Gérard Thirion, de M. l'Inspecteur général honoraire notre ami Gérard Thirion, qui est des nôtres ce matin, dont je rappellerai simplement qu'il fut le principal auteur du Livre noir des bibliothèques universitaires, publié par l'ABE Le modèle de sac à dos a été déniché, mais le fabricant n'a pu fournir. Quoi qu'il en soit, avec votre porte-documents, vous avez trouvé deux petits cadeaux des Lorrains, un par personne, au hasard (mais vous pourrez procéder à des échanges !) :
Permettez-moi d'attirer votre attention sur la revue de notre groupe, le numéro 6 de Lorraines, publication qui est seulement annuelle mais de 52 pages, pour réparer un oubli. J'aurais dû signaler dans mon éditorial un document rare, le montant des subventions de l'État pour la deuxième part du concours particulier depuis 15 ans, qui me laisse espérer publier l'an prochain le montant de la première part du concours particulier et des subventions du CNL. Merci à Françoise Vincent, conseillère pour le livre et la lecture à la DRAC Lorraine.
Puisqu'on m'a donné - peutêtre imprudemment - la parole, je vais en profiter pour faire trois propositions.
Auparavant, je voudrais rendre hommage à un ancien collègue, vice-président de la Société des gens de lettres, Eugène Morel, dont l'honorable société conserve sûrement dans ses archives les traces de l'engagement en faveur de la bibliothèque moderne et dont le principal ouvrage, paru en 1910, a pour titre La Librairie publique.
Pour prolonger cette parenthèse, savez-vous que, lors de la célébration des 20 ans de l'ABF, dans un article de la Revue des bibliothèques de 1927, le président de l'époque, Gabriel Henriot, récapitulait quatre demandes dont deux ne sont pas inactuelles, « une réforme de l'Inspection générale des archives et des bibliothèques » et « un corps unique de bibliothécaires nationaux Quel étonnement de lire aussi que, dès 1907, l'ABF présentait « un projet sur l'organisation d'un Conseil supérieur des bibliothèques ", qui sera créé... en 1989 !
J'en arrive à mes trois propositions :
Chère Claudine, remuante et virulente présidente - ces qualificatifs ne sont pas de moi et ceux-là sont admissibles (si, pour ma part, je devais en choisir un seul, je dirais de vous que vous êtes passionnée) -, le conseil d'administration du groupe Lorraine a souhaité vous témoigner sa reconnaissance pour votre action, je dirai même pour votre combat, et a passé commande à une artiste verrier, Janine Jacquot-Perrin (qui est aussi l'auteur de la broche et du presse-papiers), d'une oeuvre d'art réalisée pour vous, une stèle qui enchâsse un court texte poétique de Silvia Baron-Supervielle.
À l'ouverture de ce congrès, à l'heure du numérique et pour ne pas oublier la littérature, je vous livre ces quelques mots :
"la déchirure du signe sur le blanc délivrerait le jour.